Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Jean-Baptiste Siméon Chardin
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Cote et valeur de l’artiste
Populaire de son vivant et surtout célèbre pour ses natures mortes, Jean-Baptiste Siméon Chardin se fait une place sur le marché de l’art dès de XVIIIème siècle. Aujourd’hui, la cote de l’artiste est haute et stable, malgré sa faible présence sur le marché.
Très prisé par les amateurs de peinture de natures mortes, certaines de ses œuvres peuvent atteindre des millions d’euros aux enchères.
Son tableau Le melon entamé a été adjugé 23 000 000€ en 2024, tandis qu’il était estimé entre 8 000 000 et 12 000 000€.
Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux
Technique utilisée | Résultat |
|---|---|
Estampe - multiple | De 20 à 600€ |
Dessin - aquarelle | De 810 à 27 260€ |
Peinture | De 1400 à 23 000 000€ |
Réponse en - de 24h
Le style et la technique de Jean-Baptiste Siméon Chardin
Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699 - 1779) est un maître de la nature morte et de la scène domestique au XVIIIème siècle, en rupture avec le goût dominant pour la peinture d’histoire. Il recherche une vérité silencieuse et une simplicité maîtrisée, éloignée de la virtuosité brillante du rococo.
Il accorde une importance centrale à la présence matérielle des objets et à leur atmosphère. La couche picturale est épaisse, souvent posée en petites touches serrées, ce qui crée une texture dense et tactile. Il effectue un travail minutieux des surfaces, ce qui créé une texture dense et tactile, et utilise également des empâtements localisés afin de saisir les reflets et les points lumineux sans ostentation.
La gamme chromatique est volontairement restreinte, avec des gris, bruns, ocres et bleus sourds, et un refus de l’éclat baroque. Une harmonie est construite sur des transitions fines et des nuances de demi-teintes. La luminosité interne est obtenue par superpositions subtiles plutôt que par contrastes aigus.
La lumière est douce et diffuse, sans sources directe identifiable, avec un effet d’éclairage d’atelier. On assiste à une mise en valeur du volume grâce aux ombres enveloppées et jamais dures. L’accent est mis sur la respiration entre l’ombre et la lumière, afin de donner une présence presque physique à l’objet.
L’organisation est stable est pondérée, souvent centrée, avec un équilibre très contrôlé des masses. Il y a une absence d’anecdote, l’objet étant présenté comme un sujet en soi. Il faut noter l’importance de la verticalité du fond neutre, qui isole les éléments et renforce leur monumentalité calme.
La rigueur géométrique est discrète, avec des diagonales minimales, des lignes horizontales fortes et une architecture visuelle simple. Chardin montre une préférence pour un travail lent, par couches successives, permettant à la surface d’acquérir une densité particulière.
La touche est discrète, visible de près mais fondue à distance, avec un effet d’optique d’un modelé naturel. Il fait une utilisation mesurée du glacis pour unifier la lumière et stabiliser les demi-teintes.
L’intention esthétique de l’artiste est de donner une dignité aux choses humbles (théière, panier, pain et gibier deviennent des objets de contemplation). Chardin veut inscrire ses natures mortes dans un temps suspendu, sans narration et proches d’une méditation visuelle, et produire une peinture « morale » dans le sens classique ; sobriété, économie et vérité des apparences.
La vie de Jean-Baptiste Siméon Chardin
Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699 – 1779) est né à Paris dans une famille d’artisans, avec un père maître-menuisier, dans un milieu propice à la sensibilité matérielle et au travail manuel. Il reçoit une éducation modeste, sans ascension sociale spectaculaire, ce qui nourrit son goût pour les sujets humbles.
Il effectue son apprentissage auprès de deux peintres établis : Pierre-Jacques Cazes et Noël-Nicolas Coypel. Il ne fréquente pas l’Académie comme élève privilégié mais réussit à s’imposer par la pratique, et étudie de manière approfondie les effets de matière et de lumière plutôt que le style narratif.
Il connaît une première reconnaissance publique en 1728 lors de la présentation de La Raie et Le Buffet à l’Académie royale. Il est admis comme « peintre de natures mortes » puis comme académicien à part entière en 1728, et est rapidement célébré pour son originalité dans un contexte où la peinture d’histoire domine encore.
C’est un membre actif de l’Académie royale, où il se fait une place stable et respectée. À partir de 1757, il est nommé « tapissier » du roi, avec en responsabilité l’accrochage des Salons officiels. Cette charge assure sa stabilité financière mais limite son temps de création.
Sa période de grandes natures mortes s’étend des années 1720 aux années 1740. Vers les années 1740, il développe les scènes de genre (enfants, mères, activités domestiques). Dans ses dernières années, il effectue des pastels de portraits, à cause d’une vue affaiblie et à une technique plus adaptée.
Il mène une vie discrète, peu mondaine, et une personnalité réputée humble et concentrée sur son atelier. Il a une santé fragile à la fin de sa vie, notamment à cause de la dégradation de sa vue. Après sa mort, il est immédiatement respecté comme maître de la nature morte, mais moins valorisé au XIXème siècle face au goût romantique.
Il est redécouvert au XXème siècle par les historiens et les musées, qui y voient une modernité silencieuse. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands peintres européens de la matière et de la lumière.
Focus sur La Raie, Jean-Baptiste Siméon Chardin
La composition de cette œuvre s’organise de façon pyramidale autour de la grande raie suspendue, avec un axe vertical dominant et une structure presque architecturale. Les objets périphériques (coquillages, marmite de cuivre, couteau, chat) s’ordonnent en plans successifs et créent un triangle visuel stable.
La lumière est oblique, tamisée et concentrée sur les surfaces humides de la raie et les reflets métalliques. Le fond sombre est structuré par des dégradés brun-gris, éliminant toute distraction narrative pour renforcer l’intensité des volumes.
Le rendu visuel est extrêmement varié, avec des viscères translucides, une peau gélatineuse, un métal poli, le pelage du chat, le pain et les étoffes. L’effet de présence matérielle est renforcé par une pâte épaisse, des touches légèrement visibles et un modelé dense.
Le chat, qui est tendu vers le poisson, introduit une tension narrative minimale mais suffisante pour briser le pur statisme. Ce détail confère un caractère de vigilance, une tension silencieuse mais sans pour autant basculer dans l’anecdote.
La nature morte est ici élevée au rang de « tableau d’histoire ». L’œuvre, par sa monumentalité, bouscule la hiérarchie académique : la nature morte devient un sujet d’importance, doté d’une gravité presque sacrale. La raie suspendue évoque visuellement une crucifixion renversée, comparaison souvent utilisée par les historiens de l’art.
La raie, grâce à son traitement réaliste, suscite à la fois fascination picturale et rejet. Cette ambiguïté émotionnelle est l’une des marques du génie de Chardin, qui ne cherche pas la beauté décorative mais la vérité matérielle.
Les objets du quotidien acquièrent une dimension symbolique grâce à la modestie, à l’austérité et à la confrontation avec la matière brute. Présentée en 1728 à l’Académie, elle impressionne par son audace et sa maîtrise technique, et marque le tournant décisif qui impose Chardin comme le maître de la nature morte française.
Elle établit un langage pictural qui influencera toute sa production, avec une dignité de l’objet simple, un certain silence et une densité matérielle. La Raie est ainsi une démonstration de la capacité de Chardin à magnifier l’ordinaire, en jouant sur la monumentalité, le clair-obscur et la matérialité dense.
L’œuvre instaure une poétique du réel, dépouillée et presque méditative. Elle constitue une étape essentielle du renouveau de la nature morte au XVIIIème siècle, et un pivot dans la modernité picturale.
Cette œuvre hisse Chardin aux côtés des grands noms de la nature morte, toutes époques confondues, dont font partie Maurice de Vlaminck, Clara Peeters ou encore Fantin-Latour.
Sa signature
Les œuvres de Jean-Baptiste Siméon Chardin ne sont pas toutes signées. De surcroît, il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.
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