Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Jean-Paul Riopelle

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Cote et valeur de l’artiste

Grand maître du surréalisme et du groupe des automatistes, Jean-Paul Riopelle s’impose sur le marché de l’art dès le début du XXème siècle.

Les prix qu’atteignent ses œuvres s’envolent au marteau des commissaires-priseurs, ils s’échelonnent entre 5 et 4 347 500€, un écart considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Jean-Paul Riopelle.

En 2022, son huile sur toile Autriche III, datant de 1959 a été adjugée pour 4 347 500€ tandis qu’elle était estimée entre 2 306 100 et 3 478 050€. 

Ordre de valeur allant d’une œuvre la plus simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste

Jean-Paul Riopelle faisait partie du groupe des automatistes, que dirigeait Paul-Émile Borduas, se positionnait contre le figuratisme et l’abstraction géométrique.

Cela a influencé surtout le début de sa carrière, avant qu’il ne se tourne vers le surréalisme. Il travaille sur plusieurs supports, et produit quelques sculptures bien que la majeure partie de son œuvre se concentre sur les surfaces planes : estampe, dessin, huile sur toile.

L’huile sur toile est son médium principal pour ses compositions abstraites et colorées. Il explore également la gravure, la lithographie, les collages et la sculpture. Il découpe des impressions ou des papiers imprimés qu’il intègre dans ses œuvres pour fragmenter la surface.

Ripoelle travaille une abstraction gestuelle et des compositions en mosaïque, s’imposant comme une figure centrale de l’abstraction lyrique et du mouvement automatiste. Sa signature stylistique repose sur un réseau dense de touches fragmentées, juxtaposées en surface, évoquant une mosaïque chromatique en perpétuelle vibration.

Contrairement à l’abstraction géométrique, sa peinture ne repose pas sur la structure, mais sur le rythme du geste et la saturation du champ pictural. Il travaille selon une logique de recouvrement spontané, sans dessin préparatoire, sans composition centrale ni hiérarchie formelle. L’image se construit ainsi de manière all-over, dans une distribution équivalente des énergies sur toute la surface.

À partir du début des années 50, Riopelle abandonne le pinceau au profit du couteau à palette, qu’il utilise pour projeter, déposer ou étaler la couleur avec vigueur. Cette technique produit une épaisseur de matière importante, qui donne à la toile une dimension tactile et presque sculpturale.

Il déploie une palette vive et contrastée, qui mêle blancs opaques, rouges profonds, noirs, verts acides, jaunes éclatants, dans une organisation intuitive mais remarquablement équilibrée. La couleur est posée en blocs distincts, mais sans contour, ce qui renforce l’effet de vibration optique.

L’ensemble de sa peinture obéit à une logique rythmique proche de la musique contemporaine. Sa peinture n’est jamais purement formelle, mais traduit une expérience sensible et corporelle du monde, transposée en langage plastique. Même s’il reste fidèle à son langage gestuel, Riopelle développe des variations techniques significatives au fil de sa carrière.

Dans les années 1950, il produit ses célèbres toiles mosaïques, dans les années 1960 – 70, il explore des formats plus larges, des papiers collés, des encres et aquarelles parfois plus épurées. À la fin de sa vie, il créé des œuvres monumentales comme l’Hommage à Rosa Luxembourg.

Riopelle est célèbre pour sa couleur mais explore aussi de manière remarquable le noir et le blanc, notamment dans ses encres, lithographies et huiles sur papier, où la tension entre forme et vide, geste et silence atteint une grande intensité.

Même s’il est souvent rapproché de l’abstraction lyrique européenne (Mathieu, Bryen, Hartung) et de l’expressionnisme abstrait américain (Pollock, de Kooning), il conserve une autonomie esthétique radicale, ancrée dans une pensée de la peinture comme expérience physique et intuitive.

La vie de Jean-Paul Riopelle

Jean-Paul Riopelle (1923-2002), est un peintre québécois qui a produit des œuvres surréalistes.

Il naît à Montréal, où il commence sa formation artistique auprès du peintre Henri Bisson, professeur à Saint Louis de Gonzague. Il garde contact avec lui longtemps, et peint à ses côtés.

Il fréquente l’école Polytechnique de Montréal, et perd son frère pendant cette période. Cela le marque durablement, il décide après cette épreuve d’abandonner l’architecture pour se consacrer uniquement à la peinture.

Il signe le manifeste Refus Global avec les membres du groupe des Automatistes.

En 1947, Riopelle s’installe à Paris et s’oriente vers le surréalisme après avoir fait la rencontre d’André Breton. Il peint grâce à de nouvelles techniques picturales, notamment la projection de peinture et l’utilisation de couteaux, comme Jacques Germain.

Il est propulsé sur le devant de la scène grâce à Pierre Loeb qui lui achète une grande partie de sa production, et commence à produire des sculptures, qu’il exposera avec l’aide et le concours de Sam Szafran.

Sa carrière prend un tourant lorsqu’il voyage aux États-Unis et rencontre Joan Mitchell, qui va durablement influencer son œuvre. Ils produisent des œuvres et travaillent ensemble pendant leur relation à Paris. Après leur séparation, il rentre définitivement au Canada.

Il continue à produire jusqu’à sa mort en 2002, son pays lui offre des obsèques nationales.

Segmentation du marché et cote de l’artiste

Jean Paul Riopelle bénéficie d’un positionnement consolidé au sein du marché haut de gamme de l’art moderne, à la croisée de l’abstraction lyrique européenne et de l’expressionnisme abstrait nord-américain. Il figure parmi les artistes canadiens les plus cotés du monde, et sa notoriété dépasse largement les frontières canadiennes.

Son œuvre est présentée dans les collections des plus grandes institutions internationales (Pompidou, Tate) ce qui donne à son nom une légitimité patrimoniale incontestée. Cette reconnaissance renforce la fiabilité de sa cote sur le long terme.

Les huiles sur toile des années 1950 – 1960, notamment les grandes compositions « en mosaïque » sont les plus recherchées, puisqu’elles concentrent l’essentiel des records en ventes publiques. Les œuvres sur papier (gouaches, encres, lithographies), bien que très présentes sur le marché, constituent un segment secondaire, accessible mais soutenu, apprécié pour son expressivité graphique.

Les sculptures, assemblages et œuvres tardives monumentales forment un segment institutionnel, souvent réservé à des acquisitions publiques ou à de grands collectionneurs privés. Les multiples se vendent dans une gamme de prix intermédiaire, selon la qualité d’exécution, la date et la rareté.

Les peintures sur toile sont adjugées entre 300 000 et 3 000 000€, avec plusieurs records dépassant les 5 millions €. Les œuvres sur papier sont adjugées entre 20 000 et 100 000€, selon le format, la technique et la période. Les estampes signées sont quant à elles adjugées entre 3 000 et 15 000€, certaines séries rares pouvant excéder ce seuil.

Le marché de Riopelle est internationalisé, avec des ventes régulières à Paris, New-York, Londres, Toronto et Montréal. Le Canada constitue un pôle structurant pour sa cote, notamment grâce aux institutions muséales et à des collectionneurs privés actifs, mais le cœur des enchères record se situe désormais aux États-Unis et en Europe.

La cote de Riopelle est structurellement ascendante depuis les années 2000, et connaît un nouvel essor depuis les célébrations du centenaire de sa naissance en 2023, avec plusieurs rétrospectives majeures.

La convergence d’une redécouverte critique, d’une demande stable à l’international ainsi que l’offre restreinte d’œuvres majeures soutient une valorisation continue, notamment pour les toiles des années 1950-1960. La visibilité institutionnelle croissante de ses œuvres tardives pourrait à moyen terme entraîner une revalorisation de ses séries postérieures, encore moins cotées sur le second marché.

L’empreinte de Riopelle sur son époque

Jean-Paul Riopelle parvient à créer une peinture unique reflétant l'énergie de son temps et utilise sans modération les contrastes de formes et de couleurs, clé de voute de son style artistique.

L’artiste devient alors un acteur majeur de l'avant-garde et l’ensemble lui permet de développer sa théorie des contrastes, opposant lignes droites et lignes courbes, surfaces plates et surfaces modelées, tout en produisant des œuvres remarquables issues de sa collaboration avec Mitchell.

Sa signature

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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