Cote et valeur des tableaux, huiles sur toile de Georges Mathieu

Georges Mathieu, huile sur toile

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Cote et valeur de l’artiste

Considéré comme un artiste majeur de l’abstraction lyrique, Georges Mathieu expose beaucoup de son vivant. Il connait donc déjà une certaine notoriété et une présence sur le marché de l’art.

Aujourd’hui, sa cote ne cesse d’augmenter, l’artiste s’impose comme une valeur sûre du marché de l’art, les prix auxquels elles se vendent s’échelonnant entre 5 et 1 666 170€ sur le marché de l’art.

Ainsi, une œuvre signée Mathieu peut atteindre des centaines de milliers d’euros aux enchères, comme en témoigne sa composition Souvenir de la maison d’Autriche, datant de 1978 adjugée 1 514 670 € en 2020, tandis qu’elle était estimée entre 1 490 000 et 2 560 000€.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Technique utilisée

Résultat

Céramique

De 150 à 800 €

Estampe - multiple

De 5 à 2 800 €

Sculpture - volume

De 10 à 5 800€

Dessin - aquarelle

De 60 à 47 200 €

Peinture

De 300 à 1 666 170 €

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Style et technique de l’artiste

Georges Mathieu (1921 – 2012) utilise dans ses supports et médiums la peinture à l’huile puis l’acrylique appliquée sur toile montée libre ou tendue, et souvent de grand format, les toiles pouvant aller jusqu’à plusieurs mètres.

Le peintre utilise des outils non traditionnels : pinceaux de grande taille, brosses, seringues, tubes directement pressés, parfois des bâtons ou même ses doigts. Il a une préférence pour les pigments purs et les liants à séchage rapide comme l’acrylique, qui permettent une exécution instantanée.

Il met au point une gestualité rapide, improvisée et quasi calligraphique, travaillant avec l’application en projection, l’éclaboussement, le jet et le dripping, dans une dynamique centrifuge et centripète inscrivant le mouvement dans la matière.

Mathieu travaille en verticalité, souvent devant un public, donnant une dimension performative à l’acte pictural. Il accorde une grande importance au tempo d’exécution : ses œuvres sont parfois réalisées en quelques minutes, exaltant la spontanéité comme valeur plastique.

Son organisation n’est pas géométrique et sans préparation préalable, sa composition est fondée sur la dispersion et la concentration des signes. On note la présence de formes nodales (amas de traits, éclats de couleur) organisés en champ pictural éclaté, parfois centrées.

Les œuvres fonctionnent comme des champs énergétiques, sans hiérarchie de premier plan ou d’arrière-plan. L’artiste fait usage de contrastes chromatiques vifs (rouges, bleus, blancs, noirs, or) dans le but de renforcer la tension visuelle.

La matière est projetée en couches minces ou épaisses, créant des accumulations, reliefs et empâtements accidentels. Les superpositions sont aléatoires, avec une stratification gestuelle produisant des interférences optiques.

L’exécution rapide permet de donner au tableau une dimension de trace événementielle, puisque la peinture est la mémoire matérielle d’un geste. La dimension est proche de la calligraphie extrême-orientale : le trait unique et irréversible condense l’énergie, le rythme et l’intention.

Il commence les happenings (réalisation publique) dès 1956, inscrivant à son tour la peinture dans une logique de performance artistique qui anticipe l’action painting de Pollock et de Sobel. Son positionnement esthétique restera celui de l’abstraction lyrique, en opposition au géométrisme de l’abstraction froide.

Il refuse la composition préparatoire, avec un primat accordé à l’intuition, au geste et à l’instant, recherchant un absolu du signe pictural, où le tableau est à la fois processus et résultat.

La vie de Georges Mathieu

Georges Victor Mathieu d’Escaudoeuvres (1921 – 2012) est né à Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Il étudie le droit, la littérature et la philosophie, amorçant déjà un profil d’intellectuel polyvalent. Il est initialement professeur d’anglais, puis travaille dans la communication et les relations culturelles, entre autres à l’OTAN.

Dans les années 1940, il réalise ses premiers tableaux abstraits, qui sont influencés par le surréalisme et le lyrisme. En 1947, il cofonde le mouvement de l’abstraction lyrique, en opposition à l’abstraction géométrique.

À partir des années 1950, il développe la pratique performative de la peinture, et exécute des toiles monumentales devant son public, acquérant une notoriété internationale.

Politiquement, Georges Mathieu est un royaliste convaincu, hostile à la démocratie parlementaire qu’il juge inefficace et déclinante. Dans ses écrits (cf De l’abstrait au possible et Au-delà du tachisme), il défend une vision hiérarchique et aristocratique de la société. Il plaide pour un retour à une monarchie constitutionnelle en France, qu’il estime seule capable de garantir la stabilité et la grandeur nationale.

Sa pensée politique est à la fois inspirée du traditionalisme et d’une admiration pour les structures symboliques de l’Ancien Régime. Ses convictions ne relèvent pas du conservatisme passif, mais d’une volonté d’ordre et de transcendance, en cohérence avec sa recherche artistique d’un signe absolu.

Il publie ainsi plusieurs essais où il articule esthétique et vision politique. Il conçoit l’art comme l’expression d’une élite spirituelle, ce qui rejoint sa conviction que seule une élite politique monarchique peut guider la société.

Son esthétique de la vitesse et de l’éblouissement trouve un parallèle dans sa volonté de rupture avec le système démocratique jugé lent et bureaucratique.

Il participe à de nombreuses expositions internationales (USA, Japon, Europe) et exécute des toiles monumentales pour des institutions et entreprises, dont Air France. Il est membre de l’Académie des Beaux-Arts (élu en 1975), symbole de reconnaissance institutionnelle en France.

Georges Mathieu continue de peindre et d’écrire dans ses dernières années, tout en défendant ses convictions monarchistes dans divers cercles intellectuels. Il laisse un héritage ambivalent, en tant que peintre pionnier dans l’abstraction gestuelle européenne et penseur politique marginal, mais cohérent dans la fusion de l’esthétique et du politique.

Focus sur Hommage à Louis IX, Georges Mathieu, 1950

Hommage à Louis IX est une huile sur toile de format moyen (119 x 160 cm) conservée au Centre Pompidou à Paris, prêtée à la Monnaie de Paris pour la monographie organisée sur l’artiste.

Son fond est uniformément gris, et neutre, qui sert de champ visuel et fait ressortir la violence chromatique du motif central. La masse centrale est composée d’enchevêtrements de traits noirs et rouges, accentuées par quelques fulgurances de blanc.

La disposition des formes créé un noyau explosif, avec une concentration de lignes et d’empâtements au centre, et une expansion périphérique sur les bords. Il n’y a pas de structure géométrique, la composition est construite par densités, contrastes et mouvements.

Le tracé est rapide et énergétique, réalisé en projection et en larges coups de brosse, associé à des signes plus fins et calligraphiques. Mathieu utilise la superposition gestuelle, avec des couches successives de noir, puis des interventions en rouge, dynamisées par des accents blancs.

Les empâtements nerveux viennent contraster avec des zones plus légères, produisant une alternance de densité et de transparence. La peinture enregistre la vitesse d’exécution et l’instantanéité du geste, caractéristiques de l’abstraction lyrique.

La palette est restreinte (gris, noir, rouge, blanc) accentuant ainsi la dimension dramatique et mémorielle. Le rouge vif, concentré au cœur de la composition, peut être lu comme un signe de tension, de sang ou de violence symbolique.

Le noir agit lui comme une force structurante, tandis que le blanc introduit des éclats lumineux, soulignant les zones d’impact. Le titre, Hommage à Louis IX, relie l’abstraction gestuelle à une mémoire historique nationale.

Louis IX, roi pragmatique et parfois surnommé « l’universelle araignée » est ici évoqué par une toile en réseau de lignes et de nœuds, métaphore visuelle de son art politique fait d’intrigues et de stratégies.

Mathieu transpose l’évocation d’une figure historique dans un langage gestuel, sans représentation figurative mais par intensité et conflit chromatique. L’œuvre est représentative de la recherche de Mathieu dans les années 1950 : abstraction lyrique tournée vers l’histoire, où le tableau est à la fois une trace du geste et une mémoire symbolique.

Il conjugue énergie calligraphique et dimension mémorielle, marquent le lien entre peinture d’action et récit historique sublimé. Georges Mathieu préfigure aussi à travers cette œuvre les grandes compositions performatives qu’il exécutera en public par la suite.

Segmentation du marché et cote de l’artiste

Le Souvenir de la maison d’Autriche (1978) est un des plus gros records d’adjudication, à environ 2,2 millions USD chez Christie’s Hong Kong en décembre 2020 ; L’Abduction d’Henri IV par l’archevêque Anno de Cologne datant de 1958 a quant à lui été adjugé 1,8 million USD chez Sotheby’s Paris.

Le record national historique en France est détenu par une toile monumentale de trois mètres vendue 1 182 375€ en 2022. Les grands formats historiques sont souvent les meilleures performances, avec des ventes fréquentes entre 800 000 et 1,2 M €, avec un taux de réalisation élevé par rapport aux estimations.

Les larges toiles datées entre 1950 et 1980 sont fréquemment estimées entre 70 000€ et 150 000€, avec des réalisations souvent au-delà. Les peintures datant d’après 1980 sont en moyenne estimées entre 12 000 et 20 000€ pour des pièces de belle qualité. Les petits formats ou études sont souvent estimés entre 10 000 et 20 000€ pour la fourchette basse, et parfois moins pour des œuvres très modestes ou non finalisées.

Les ventes recensées s’échelonnent entre 11 USD et 2 354 000 USD, attestant d’un marché très polarisé. Les grands formats performent particulièrement bien depuis la mort de l’artiste, avec une accélération des records à noter depuis 2020. 

Sa signature

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

Signature de Georges Mathieu

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