Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Alfred Guillou

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Cote et valeur de l’artiste

Alfred Guillou se fait une place sur la scène artistique grâce aux scènes de Bretagne. Ses tableaux sont alors commercialisés et appréciés de son vivant. Depuis, la cote de l’artiste sur le marché affiche une progression constante.

Parmi les œuvres de Guillou, les plus recherchées sont les tableaux représentant des navires de guerre, souvent des huiles sur toile.

Ainsi, une œuvre signée de la main de l’artiste peut atteindre des milliers d’euros aux enchères, comme en témoigne son tableau Pêcheuse de crevettes, adjugé 43 800€, tandis qu’il était estimé entre 36 000 et 55 000€, ce qui laisse deviner un fort potentiel de hausse et une cote très importante à l’avenir.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Les œuvres et le style de Alfred Guillou

Alfred Guillou (1844 – 1926) est un peintre de marine breton majeur, cofondateur de l’école de Pont Aven, actif dans le naturalisme et le réalisme régionaliste de la fin du XIXème siècle. Son esthétique est centrée sur la représentation de la vie maritime, des pêcheurs, des scènes de littoral et des traditions bretonnes.

Son œuvre est une fusion entre observation ethnographique, sens narratif et traitement pictural sensible. Ses thèmes picturaux sont des scènes de pêche, départs et retour en mer, naufrages, attentes sur le rivage, portraits de marins, paysages côtiers, scènes religieuses avec un travail sur la tension dramatique.

Les figures sont robustes et ancrées dans le réel, avec des gestes mesurés. Les visages sont expressifs et scrutés avec sérieux, avec une absence d’idéalisation académique. Le rapport entre la condition humaine et les éléments naturels est fort.

Sa palette est assez naturaliste, avec des gris bleutés, des ocres, verts froids et bruns terreux. Les contrastes sont atténués, avec la recherche d’une atmosphère authentique plutôt que d’une intensité décorative. Les couleurs sont souvent légèrement voilées pour restituer la lumière humide du littoral breton.

Les lumières sont souvent diffuses, avec une préférence pour les climats atmosphériques (brume, ciel couvert, transitions subtiles). Dans les scènes de tempête ou de tension maritime, les lumières sont dramatiques.

L’organisation de la scène est rigoureuse, avec un équilibre classique et une structuration par masses et diagonales. Les cadrages sont proches du récit illustré, avec une focalisation sur les gestes, les regards, l’attente et la solidarité. Il utilise fréquemment des compositions horizontales pour les scènes de mer, et verticales pour les figures isolées.

Il utilise la plupart du temps la peinture à l’huile avec une pâte modérée, parfois légèrement empâtée dans les zones de lumière, avec une préférence pour un modelé lisse, précis et traditionnel hérité de l’enseignement académique.

Le travail est méthodique, avec des croquis préalables, des études d’après nature puis une réalisation en atelier. Il superpose des couches fines pour affiner les transitions chromatiques. Son naturalisme n’est pas descriptif. Il est proche de Jules Breton, Jules-Bastien Lepage et Dagnan-Bouveret par la dimension sociale et ethnographique du sud.

Son approche est quasi documentaire sur la vie des pêcheurs, il préserve une forte dimension identitaire bretonne proche du régionalisme pictural du XIXème siècle. Alfred Guillou est un acteur majeur de la scène artistique bretonne, avec une influence durable sur l’École de Pont-Aven avant Gauguin.

La vie de Alfred Guillou  

Alfred Guillou est né en 1844 à Concarneau, au sein d’une famille de marins-pêcheurs. Il grandit au contact direct de la mer, des traditions bretonnes et du quotidien des pêcheurs, qui formeront le socle de toute son œuvre. Son enfance est marquée par l’observation attentive de la communauté maritime : femmes en coiffe, départs pour la pêche, tempêtes et rites religieux.

Il vit quelques temps à Paris pour étudier à l’École des Beaux-Arts, où il devient élève d’Alexandre Cabanel, maître du naturalisme académique. Il y acquiert une formation solide en dessin anatomique, composition et modelé traditionnel.

Il entre en contact avec le milieu académique tout en conservant un regard personnel sur le monde breton. Il expose régulièrement au Salon à partir des années 1870, et reçoit l’attention de la critique pour ses scènes bretonnes jugées authentiques, émotionnellement fortes et rigoureuses.

Il est rapidement associé aux peintres régionalistes et aux artistes attentifs aux réalités sociales. Avec Théophile Deyrolle, il fonde à Concarneau un centre artistique précurseur qui attire de nombreux peintres français et étrangers.

Il soutient activement la formation d’un foyer artistique breton ouvert, où se croisent naturalisme, influences académiques et recherches modernes. Il devient l’un des grands peintres bretons de son époque et maîtrise un style naturaliste empreint d’une sensibilité dramatique et d’une dimension quasi ethnographique.

Il réalise aussi de grandes compositions religieuses et historiques liées à la Bretagne. Il participe à la vie culturelle de Concarneau et soutient l’installation d’artistes dans la région, et devient une figure clé du développement d’un pôle artistique régional structuré, où se mélangent peinture naturaliste et influences modernes.  

Segmentation du marché et cote de l’artiste

Les types d’œuvres en circulation sur le marché sont surtout des huiles sur toile, qui constituent le principal segment. Il est très recherché pour ses scènes bretonnes. On trouve également des dessins et esquisses, études préparatoires, croquis de pêcheurs qui forment un marché plus confidentiel.

Dans les petits formats (inférieurs à 30 cm), on trouve des études de têtes, petits paysages et scènes préparatoires qui ont une bonne liquidité. Les formats moyens (30 – 70 cm) constituent le segment le plus actif, avec des scènes de pêche et des portraits en pied. Les grands formats supérieurs à 70 cm sont des œuvres majeures avec des prix élevés, une forte demande institutionnelle.

Les sujets les plus recherchés sont des scènes maritimes, avec des tempêtes, départs et retours de pêche et naufrages, avec une forte charge narrative et une demande élevée, les femmes bretonnes en coiffe, les environnements typiques de Concarneau et les œuvres dramatiques.

Les critères de valorisation sont la typicité bretonne (costumes traditionnels, littoral, atmosphère du Finistère), la qualité de la lumière et du modelé, l’état de conservation, la provenance et la présence des œuvres au Salon.

Le marché central est situé en France (Bretagne et Paris), le Royaume-Uni, avec une demande historique pour la peinture de genre maritime. La liquidité est très bonne pour les scènes de pêche ou les compositions typiques. Elle est bonne pour les portraits féminins bretons, variable pour les sujets anecdotiques ou les œuvres mineures hors Bretagne. Elle est élevée pour les œuvres dramatiques et maritimes de grande qualité.

Le marché d’Alfred Guillou est solide et soutenu, dominé par les collectionneurs de peinture bretonne, de naturalisme fin-de-siècle et de scènes maritimes. Les prix restent accessibles comparés à d’autres naturalistes contemporains, mais les grands formats ou œuvres emblématiques peuvent atteindre des montants élevés.

Sa signature

Les œuvres de Alfred Guillou ne sont pas toutes signées. Voici un exemple de sa signature :

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