Cote et valeur des peintures, dessins, sculptures de Yayoi Kusama

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Cote et valeur de l’artiste

Artiste japonaise, Yayoi Kusama a su convaincre les critiques, les marchands et les collectionneurs d’art de son époque. Depuis, les œuvres de l’artiste s’imposent sur le marché des enchères.

À partir des années 2010, sa cote augmente et affiche une progression, notamment pour ses huiles sur toile et ses sculptures.

Ainsi, le prix auquel se vendent les œuvres de Yayoi Kusama s’échelonne entre 30 et 8 390 600€. Une huile sur toile, Untitled (Nets) a été adjugée 8 390 600€, tandis qu’elle était estimée entre 4 767 400 et 6 674 360€.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Les œuvres et le style de l’artiste

L’œuvre de Yayoi Kusama est conceptuelle et ancrée dans les mouvements du Pop Art, du minimalisme, du surréalisme, de l’art brut et de l’expressionnisme abstrait. Les motifs récurrents qu’elle utilise sont les points et les pois (polka dots) qui sont devenus sa signature visuelle.

Elle fait appel à des réseaux infinis ou maillages, des motifs de lignes répétitives et entrelacées qui s’étendent sur toute la surface. Ses compositions se caractérisent par une accumulation et une répétition, les motifs sont repris à l’infini, souvent sur de grandes surfaces ou des installations immersives.

L’échelle varie du détail microscopique à l’environnement spatial total recouvert de motifs. Il y a une immersion et une oblitération du sujet, et ses installations (miroirs, éclairages, surfaces réfléchissantes) ont pour but de faire disparaître le spectateur de l’œuvre.

Les dimensions sont hybrides, avec un usage simultané de peinture, sculpture, d’installation, de performance et de modes d’expression multiples. Elle travaille avec différents médiums, dont la peinture (acrylique, huile, gouache) qu’elle applique en petits points ou tracés répétitifs sur toile ou papier.

Elle réalise également des sérigraphies et des gravures pour reproduire ses motifs à plus grande diffusion, mais s’exprime aussi par des performances et happenings, comme Niki de Saint Phalle. Dans ce contexte, elle utilise le corps comme média artistique.

Yayoi Kusama accumule aussi des objets en recouvrant notamment des meubles, des objets quotidiens, des sculptures avec ses motifs, et transforme l’objet en prolongement de la toile. Elle effectue systématiquement un travail de recouvrement avec tous supports (murs, sols, plafonds) qui sont susceptibles de devenir une surface pour ses motifs.

Elle utilise la répétition obsessionnelle comme méthode, avec un processus ritualisé, presque méditatif, où le geste se répète jusqu’à saturation visuelle.

La vie de Yayoi Kusama    

Yayoi Kusama est née en 1929, à Matsumoto, dans la préfecture de Nagano au Japon. Ses parents sont propriétaires d’une pépinière de plantes et d’exploitation de semences. Elle passe son enfance en dessinant, enfance dans laquelle des hallucinations visuelles ont déjà été rapportées. Kusama se confronte rapidement à l’autorité de sa mère qui lui confisque ses dessins.

Elle se forme en peinture japonaise traditionnelle (nihonga) à Kyoto. En 1957, elle s’installe à New-York afin de s’insérer dans l’avant-garde occidentale. Sa période new-yorkaise, qui comprend surtout les années 1960, voit le développement des motifs « Infinity Nets », des engagements dans les happenings, performances, installations, qui traduisent un certain activisme artistique.

De retour au Japon en 1973, elle fait face à un accueil mitigé dans les milieux artistiques de l’époque. En 1977, elle se fait hospitaliser volontairement, et choisit de vivre dans un établissement psychiatrique de Tokyo, tout en continuant son activité artistique dans un studio proche.

Sa reconnaissance est assez tardive, elle expose à partir des années 1980 – 1990, et a ensuite accès à des rétrospectives majeures, entre autres au MoMA et au Tate. Yayoi Kusama a reçu le Praemium Imperiale, des honneurs au Japon ainsi que l’acquisition de ses œuvres dans des collections permanentes mondiales.

Elle produit toute sa vie des peintures, installations, performances, mais aussi des collaborations avec des acteurs de la mode et du design.

Le succès des artistes féminines du XXème siècle aux enchères

Depuis 2020, les ventes aux enchères consacrées aux femmes artistes ont connu une progression continue, fondée sur une relecture active du marché, une réévaluation critique des œuvres, une structuration nouvelle de la demande.

Les chiffres, publiés par les principales maisons de ventes, confirment cette dynamique : Yayoi Kusama, Joan Mitchell, Louise Bourgeois, Georgia O’Keeffe, Cecily Brown atteignent des sommets rarement égalés jusque-là, non pour des raisons conjoncturelles, mais parce que leurs œuvres s’inscrivent désormais dans une lecture élargie de l’histoire de l’art moderne et contemporain.

Les résultats ne reflètent pas seulement un phénomène de correction tardive, ils traduisent une transformation du regard, une redéfinition de la valeur.

La multiplication des ventes thématiques organisées par Sotheby’s ou Christie’s, exclusivement dédiées aux artistes femmes, constitue un autre indice : le marché ne s’ajuste pas, il se reconfigure. Les œuvres sont extraites des marges, présentées dans des contextes muséaux, publiées, analysées, intégrées dans les grands récits.

Cette reconnaissance n’est ni marginale ni temporaire, elle modifie les hiérarchies établies. Elle impose une nouvelle cartographie, dans laquelle les œuvres de Tanning, Saint Phalle, Hepworth ou Leonor Fini trouvent leur place, non comme objets de réhabilitation, mais comme structures constitutives d’une autre histoire.

L’évolution est lente mais constante : elle ne corrige pas une omission, elle transforme les fondements visibles de la reconnaissance artistique.

Segmentation du marché et cote de l’artiste 

Les segments et supports valorisés dans l’œuvre de Yayoi Kusama sont les peintures (Infinity Nets) et les œuvres historiques qui constituent un segment haut de gamme. Les sculptures et objets notamment les citrouilles font partie du segment premium du marché des objets d’art contemporains.

Les œuvres sur papier, éditions, sérigraphies et gravures constituent un segment accessible mais bien calibré. Les installations immersives quant à elles font partie d’un segment institutionnel rarement sur le marché privé, davantage muséal.

On retrouve chez les collectionneurs de Yayoi Kusama des musées et institutions, des collectionneurs contemporains, des mécènes asiatiques qui occupent une part du marché de plus en plus importante. La dynamique de demande est forte en Asie.

Les éditions et estampes offrent des points d’entrée modérés pour les collectionneurs, ce qui alimente la liquidité du marché. Les œuvres historiques (1050 – 1960) et les pièces majeures (Infinity Nets, séries de citrouilles rares) servent de référence de cote.

Sa signature

Les œuvres de Yayoi Kusama ne sont pas toutes signées, et il existe des copies.

Un exemple de sa signature est visible sur le dessin ci-dessous.

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