Cote et valeur des oeuvres, dessins, tableaux de Niki de Saint Phalle

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Cote et valeur de l’artiste Niki de Saint Phalle      

Niki de Saint Phalle est une artiste connue des amateurs d’art moderne et contemporain. À présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses huiles sur toile sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs américains, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 5€ et 800 000€, un delta important mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En 2024, son œuvre The White Goddess (techniques mixtes) datant de 1963 a été vendue à hauteur de 250 000€, tandis qu’elle était estimée entre 100 000 et 150 000€. Sa cote est en forte hausse. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Les œuvres et le style de Nikki de Saint Phalle  

Nikki de Saint Phalle (1930 – 2002) est une artiste-française d’avant-garde connue pour ses œuvres provocatrices et colorées. Son style est immédiatement reconnaissable, marqué par une explosion de couleurs, de volumes et de formes organiques.

Son œuvre est à la croisée du Pop Art, du néo-dadaïsme et de l’art brut, avec une forte dimension engagée et féministe. Elle refuse les canons classiques, et adopte un langage visuel exubérant, nourri de mythologie, de politique et de récits personnels.

Elle utilise une grande diversité de matériaux : papier mâché, polyester, résine, grillage, mousse polyuréthane, objets trouvés et peinture acrylique. Elle travaille souvent en assemblage, modelage ou projection (comme dans les Tirs).

Elle privilégie les formes en ronde-bosse, souvent creuses ou modulaires, parfois monumentales et toujours expressives. Elle réalise une série emblématique où elle tire à la carabine sur des poches de peinture, incorporées à des assemblages de plâtre.

La violence devient geste créatif, l’art naît du choc et de l’éclatement. Son acte performatif est filmé, et dénonce l’art officiel, le patriarcat et interroge le rôle de l’artiste.

Elle réalise les Nanas à partir de 1964, qui sont des sculptures monumentales de femmes joyeuses, dansantes et rondes, aux couleurs franches. Elle emploie des matériaux légers (polystyrène, résine) recouverts de motifs décoratifs naïfs ou abstraits.

Elle affirme un corps féminin libre, puissant et anti-normatif, dans une sorte de fête plastique. Elle réalise de nombreuses œuvres de grande échelle comme la Fontaine Stravinsky, le Jardin des Tarots en Toscane ou encore la Grotte de Hanovre.

Niki de Saint Phalle conçoit des environnements immersifs, entre architecture fantastique, sculpture habitable et conte de fées. Son art monumental reste accessible, ludique et proche du public, c’est une volonté politique de sa part.

Sa palette est flamboyante et sans hiérarchie (tons primaires, noir, blanc, rose pailleté, doré). Les motifs décoratifs (spirales, fleurs, damiers, étoiles) créent une écriture plastique festive et répétitive. L’ornement devient un message d’optimisme, d’énergie et de résistance.

Son œuvre est un mélange permanent entre sculpture, peinture, performance, architecture et écriture qui se situe au croisement des genres. L’art est pour elle un moyen de guérison, d’expression intime et de contestation politique. Sa pratique intègre la maladie, le traumatisme et le rêve, tout en restant tournée vers la joie.

La vie de Niki de Saint Phalle

Niki de Saint Phalle (1930 – 2002) est une artiste iconoclaste et engagée. Née Catherine Marie Agnès Fal de Saint Phalle à Neuilly sur Seine, dans une famille franco-américaine aristocratique, elle vit une enfance marquée par des tensions familiales et un viol commis par son père, qu’elle dénoncera publiquement plus tard.

Elle passe son adolescence aux États-Unis, et entame brièvement une carrière de mannequin dans les années 1940, notamment pour Vogue et Life. Après une dépression nerveuse dans les années 1950, elle découvre l’art comme thérapie et se forme en autodidacte.

Elle s’inspire entre autres de Dubuffet, Pollock, Gaudi, le Facteur Cheval et des arts non occidentaux. Elle adopte très tôt une posture d’outsider radicale, à la fois critique du patriarcat et affranchie des normes académiques. Elle se fait connaître avec ses Tirs (1961 – 63), des performances où elle tire à la carabine sur des assemblages contenant des poches de peinture.

Niki de Saint Phalle devient une figure marquante du Nouveau Réalisme, proche de Jean Tinguely, qu’elle épouse en 1971, mais aussi d’Arman, César, Spoerri, etc. Ces œuvres-performances traduisent sa colère contre l’art officiel, la violence et les conventions sociales.

Ses Nanas incarneront ensuite un féminisme instinctif, sensuel et décomplexé, très avant-gardiste pour l’époque. Ces œuvres lui assurent une célébrité internationale, tout en l’identifiant durablement à une esthétique pop et populaire.

Elle réalise de nombreux projets monumentaux, souvent collaboratifs comme la Fontaine Stravinsky (Paris, 1983, avec Jean Tinguely), le Jardin des Tarots, et d’autres, qui expriment sa volonté d’un art accessible à tous, inclusif et onirique.

Niki de Saint Phalle milite pour les droits des femmes, la prévention du sida, l’éducation artistique et la santé mentale. Elle écrit et illustre plusieurs livres d’art pour enfants, souvent en lien avec son travail plastique. Elle souffre de complications pulmonaires liées à l’usage intensif de résines et produits chimiques dans son art, et décède en 2002 à San Diego.

Son œuvre est désormais reconnue comme l’une des plus singulières du XXème siècle, à la croisée de l’avant-garde et du populaire. Elle fait partie des femmes qui ont bouleversé les codes de l’art au XXème siècle, comme Leonora Carrington, Remedios Varo ou encore Lynne Drexler.

Focus sur Hon, Niki de Saint Phalle, 1966

Il s’agit de l’une de ses œuvres majeures et des plus provocantes, réalisées en collaboration avec Jean Tinguely et Per Olof Ultvedt au Moderna Museet de Stockholm, en 1966. La sculpture-installation monumentale mesure 28 mètres de long et 6 mètres de haut.

Elle utilise des matériaux industriels, du grillage, de la mousse et de la peinture acrylique, créant une structure temporaire mais immersive. Les couleurs primaires vives (jaune, rouge, bleu) et les larges zones peintes et aplats contrastés constituent une esthétique qui évoque les Nans, mais à une échelle monumentale et avec une ambition architecturale.

Les formes sont courbes, sensuelles et exagérées, évoquant la fécondité, la générosité et une énergie maternelle subversive. L’œuvre est provocante et politique car la femme n’est plus objet de regard mais espace sacré et habitable.

Son geste féministe est radical, célébrant la puissance du corps féminin sans tabou ni euphémisme. L’installation propose une expérience multisensorielle, où l’on marche, observe et interagit. Elle brouille les frontières entre sculpture, architecture, théâtre et performance. Il s’agit d’une œuvre conçue pour être éphémère, remettant en cause l’idée d’intemporalité de l’art monumental.

Le succès public est immédiat : plus de 100 000 visiteurs en quelques semaines, un scandale chez les critiques et conservateurs, qui dénoncent la vulgarité, la démesure ou le blasphème. Il s’agit d’une œuvre fondatrice dans la carrière de Niki de Saint Phalle.

Sa signature

Les œuvres de Niki de Saint Phalle ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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