Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Remedios Varo

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Cote et valeur de l’artiste Remedios Varo         

L’artiste Remedios Varo laisse derrière elle une œuvre assez colorée et surréaliste, elle est célèbre pour ses toiles et dessins. Désormais, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses peintures sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs américains. Le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 10€ et 4 630 000€, un écart conséquent mais qui en dit beaucoup sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Remedios Varo.

En 2020, Armonia, une huile sur masonite datant de 1956 représentant un paysage fantastique a été vendue à hauteur de 4 630 000€, alors qu’elle était estimée entre 1 780 000 et 2 670 000€.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Le style et la technique de Remedios Varo  

Remedios Varo (1908 – 1963) est une figure majeure du surréalisme et de l’art ésotérique au XXème siècle. Elle développe un style surréaliste hautement personnel avec un langage pictural singulier, qui mêle surréalisme, symbolisme mystique, ésotérisme et science-fiction.

Ses œuvres sont narratives, peuplées de personnages androgynes, d’instruments étranges et d’architectures irréelles, dans une logique onirique rigoureuse. Elle s’éloigne du surréalisme automatique ou freudien pour construire un imaginaire structuré et intellectuel, proche de la pensée alchimique ou gnostique.

Sa technique est influencée par les maîtres flamands : elle utilise un dessin préparatoire précis, une couche d’imprimatura, et des glacis superposés pour créer des effets de transparence et de lumière. La touche est fine, détaillée, détaillée, presque miniaturiste, au service d’un monde hyperorganisé malgré son étrangeté.

Elle applique la peinture à l’huile en couches subtiles, avec une attention extrême au rendu des matières (pierre, bois, étoffe et métal).

Très influencée par l’ingénérie, la mécanique, l’architecture gothique et les outils scientifiques, elle peuple ses tableaux de machines impossibles, d’instruments alchimiques, de rouages et de labyrinthes. Elle utilise une perspective forcée ou symbolique, avec des intérieurs étroits, verticaux qui évoquent l’ascèse ou la méditation.

Ces éléments donnent à ses œuvres une structure rigoureuse qui contraste avec leur étrangeté visuelle. Ses personnages, souvent féminins ou asexués, sont représentés dans des rituels, expériences ou transfigurations (lectures, ascensions, opérations magiques et fusions avec la matière).

Elle représente souvent la femme comme chercheur, mage, expérimentateur, inverstant les codes du surréalisme traditionnel. Les transformations des coprs, les fusions avec les objets ou les environnements traduisent un processus de connaissance ou d’émancipation spirituelle.

Sa palette est souvent composée de tons doux et nacrés (ocre clair, vert de gris, bleu céladon, brun doré, qui sont ponctués de rouges ou d’or. Elle maîtrise une lumière interne, souvent irréaliste mais cohérente, qui donne aux scènes une qualité de vision ou d’hallucination douce.

Cette lumière sert à guider le regard dans l’espace et à hiérarchiser les formes symboliques. Sa peinture convoque la science, la religion, la magie, l’alchimie et la psychologie jungienne avec un niveau de symbolisation très élevé.

Elle conçoit la peinture comme un espace de recherche intérieure, où chaque élément est porteur de signification. Son style est un mélange maîtrisé de rationnalité formelle et de rêve structuré, ce qui la distingue de nombreux autres artistes surréalistes.  

La vie de Remedios Varo

Remedios Varo est née en 1908 à Anglès, en Catalogne. Son père, qui était ingénieur hydraulique, l’initie dès l’enfance au dessin technique, aux mathématiques et aux sciences appliquées, qui deviendront des influences durables dans son œuvre.

Elle est formée à la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando à Madrir (la même école que Dali) où elle étudie les maîtres anciens mais aussi les techniques classiques.

Varo participe dès les années 1930 à l’avant-garde artistique espagnole et rejoint le groupe surréaliste catalan Logicofobista. Elle vit à Paris à la fin des années 1930 et fréquente le cercle des surréalistes autour de André Breton, mais s’en détache à cause de son attrait pour la mystique, la science et la symbolique féminine.

Pendant la guerre civile espagnole puis la Seconde Guerre mondiale, elle fuit le facisme et traverse plusieurs pays européens. Elle se réfugie au Mexique en 1941 après un passage par Casablanca et la France de Vichy, accompagnée du poète Benjamin Péret.

Remedios Varo s’intègre rapidement à la scène intellectuelle mexicaine, aux côtés de Leonora Carrington, Kati Horna, Octavio Paz ou encore Frida Kahlo. Elle travaille dans des domaines variés avant de vivre pleinement de sa production personelle (illustration médicale, publicité, design textile).

Son œuvre mûrit au Mexique où elle commence à peindre avec intensité et continuité à partir des années 1950, dans une solitude assez studieuse. Varos s’inspire de la philosophie hermétique, de l’alchimie, des sciences naturelles, du mysticisme chrétien, du tarot et des écrits de Jung.

Remedios Varo créé ainsi un univers autonome et profondément symbolique, qui reflète sa quête de sens et sa vision de l’art comme chemin de transformation intérieure. Même si elle fut mariée brièvement, l’artiste a vécu dans une grande indépendance, souvent seule ou en compagnie de d’autres artistes.

Elle entretient une relation artistique et amicale intense avec Leonora Carrington, avec laquelle elle partage des visions spirituelles et artistiques proches. Elle refusa pendant longtemps de vendre ses œuvres car elle considérait avant tout sa peinture comme une nécessité intérieure et non un produit de marché.

Elle meurt subitement d’une crise cardique en 1963 à Mexico, à l’âge de 54 ans, en laissant derrière elle une œuvre concentrée mais très dense, rapidement reconnue comme majeure dans l’histroire du surréalisme et l’art féminin du XXème siècle.

Son influence est aujourd’hui redécouverte dans les champs de l’art visionnaire, du féminisme ésotérique et de l’iconographie alchimique contemporaine.

Focus sur La création des oiseaux, Remedios Varo, 1957

La création des oiseaux est une œuvre qui date de 1957, réalisée à l’huile sur masonite, mesurant 60 x 48 cm. Elle est conservée dans une collection privée mexicaine, régulièrement reproduite dans les grandes rétrospectives.

Elle représente une figure hybride, mi-humaine mi-oiseau, peignant des oiseaux vivants qui s’échappent de son violon-palette. L’œuvre met en scène une créatrice solitaire dans un laboratoire-atelier, en train de fabriquer des oiseaux à l’aide d’un pinceau, d’un encrier alchimique et de rayons lumineux.

L’artiste est représentée avec des ailes de chouette, qui sont symboles de sagesse et de vision nocturne, et qui suggèrent une identification de Varo elle-même avec le personnage. Les oiseaux s’animent à travers la lumière et la musique : l’image devient allégorie de l’inspiration artistique.

Le laboratoire évoque les cabinets d’alchimiste ou d’hermétiste : fioles, récipients, loupes, constellation projetée … et l’encre magique est reliée à une constellation céleste via une lentille, évoquant l’idée d’un savoir cosmique ou d’une connaissance supérieure.

La scène condense plusieurs disciplines (musique, science, peinture) en un acte de création totale, où l’artiste est une initiée plutôt qu’une simple exécutante. La composition est symétrique, presque architecturée, avec une perspective légèrement écrasée qui évoque les maîtres flamands.

Les détails sont minutieux et les textures (plumes, rideaux, outils scientifiques) sont rendus avec une extrême précision. Les glacis successifs produisent une lumière diffuse et surnaturelle, renforçant le caractère visionnaire de la scène.

La palette est réduite mais raffinée (tons sépia ; verts sombres, or pâle, avec des touches de bleu céleste). La lumière ne vient pas d’une source naturelle mais de la figure elle-même, comme si l’inspiration avait vocation à éclairer le tableau.

L’œuvre a vocation à renverser le cliché du génie masculin puisque c’est ici une femme, seule et concentrée qui maîtrise l’acte créateur. L’image devient par conséquent une métaphore de la condition de l’artiste en exil, travaillant dans la solitude mais reliée à des forces cosmiques et intérieures.

Ce tableau est souvent lu comme une affirmation du pouvoir féminin de transformation, loin de toute sa passivité. Cette œuvre est un chef-d’œuvre de maturité, synthétisant toutes les préoccupations de l’artiste : création, solitude, magie, connaissance et altérité.

Elle figure parmi les plus reproduites, analysées et commentées, souvent considérée comme une icône du surréalisme ésotérique, et incarne toute l’originalité de Remedios Varo.

Sa signature

Les œuvres de Remedios Varo ne sont pas toutes signées.

Il reste dans tous les cas indispensable de faire expertiser et authentifier vos œuvres. 

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