Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Leonora Carrington

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Cote et valeur de l’artiste Leonora Carrington    

L’artiste Leonora Carrington laisse derrière elle une œuvre assez colorée et figurative, elle est célèbre pour ses toiles et dessins. Désormais, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses peintures sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs américains. Le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 70€ et 22 531 000€, un écart conséquent mais qui en dit beaucoup sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Leonora Carrington.

En 2024, La distraction de Dagobert, une tempera sur masonite datant de 1945 représentant un paysage fantastique a été vendue à hauteur de 22 531 000€, alors qu’elle était estimée entre 11 035 000 et 16 554 000€.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Le style et la technique de Leonora Carrington

Leonora Carrington est une figure majeure du surréalisme, qui utilise une technique méticuleuse et multi-média. Elle mélange peinture à l’huile, tempera, collage, frottage et dessin automatique afin d’obtenir des textures riches et variées.

Son pinceau est précis, malgré des influences surréalistes, elle conserve un rendu fin et cristallisé, donnant aux formes une définition nette et inhabituelle. Elle choisit une iconographie mythique qu’elle mélange au symbolisme.

L’artiste représente des créatures hybrides, des figures mi-humaines et mi-animales (cheveaux, hyènes) qui incarnent le rêve, la transformation et l’inconscient. Elle inclut dans ses compositions des symboles ésotériques relatifs à l’alchimie, à la mythologie celtique, à la religion mexicaine et à la magie, utilisés pour structurer une imagerie intérieure et initiatique.

La tonalité de ses œuvres est onirique, avec une veine poétique : les tons sont terreux ou atténués, la lumière irréelle semble venir de nulle part et créé un effet de rêve éveillé.

Il n’y a pas de point focal unique, les scènes s’organisent comme des récits visuels avec un enchevêtrement des signes, sans hiérarchies immédiate, ce qui créé un all-over narratif.

On assiste dans son œuvre à une subversion du surréalisme masculin. Leonora Carrington féminise le mouvement, centrant ses formes sur la subjectivité, le corps féminin, la sorcière et l’autobiographie intérieure.

La vie de Leonora Carrington

Leonora Carrington (1917-2011) est une artiste surréaliste née à Clayton Green (Lancashire, Royaume-Uni) dans une famille aristocratique et industrielle. Elle rejette l’éducation catholique stricte et le modèle social bourgeois imposé par sa famille.

Elle étudie l’art à Florence puis à la Chelsea School of Art et à l’Ozenfant Academy à Londres, où elle se forme à la peinture moderne. Elle rencontre Max Ernst à Lodnres en 1937, devient sa compagne et suit le groupe surréaliste à Paris.

L’artiste participe ainsi à l’effervescence artistique du mouvement aux côtés d’André Breton, Yves Tanguy, Paul Éluard et d’autres. Elle créé très tôt des œuvres singulières qui mêlent rêve, mythes celtiques, bestiaires, alchimie et humour noir.

Elle est traumatisée par l’arrestation de Max Ernst en 1940 par les nazis, et fait une crise psychotique en Espagne. Elle est internée contre sa volonté dans un hôpital psychiatrique à Santander, et cette expérience nourrit son livre En bas, publié en 1943.

Elle parvient à s’évader d’Europe grâce à l’ambassade du Mexique à Lisbonne et s’exile définitivement à

Mexico. Elle s’y installe en 1942 et y passe la majeure partie de sa vie. Elle collabore avec d’autres artistes exilés comme Remedios Varo, Kati Horna ou Octavio Paz.

Leonora Carrington devient une figure majeure de la scène artistique mexicaine, reconnue aussi bien pour sa peinture que ses écrits (romans, nouvelles, pièces de théâtre). Elle continue à peindre jusqu’à un âge avancé, et produit une œuvre marquée par la spiritualité, le féminisme et l’humour.

L’artiste est reconnue internationnalement à partir des années 1980 comme une des grandes figures féminines du surréalisme. Elle meurt à Mexico le 25 mai 2011 à l’âge de 94 ans, et laisse derrière elle une œuvre plastique et littéraire profondément personnelle et visionnaire.

Focus sur The Pomps of the Subsoil, Leonora Carrigton, 1947

The Pomps of the Subsoil est une huile sur toile datant de 1947 conservée au MoMA à New York. La composition est labyrinthique et fantastique, peuplée de figures animales, humaines et chimériques dans un univers souterrain.

La structure visuelle et la narration sont organisées en plans superposés, les scènes sont enchâssées dans un espace cloisonnée, comme une coupe verticale à travers un monde souterrain. La disposition est frontale, presque théâtrale, et guide l’œil dans une exploration progressive de l’espace pictural.

Il y a une absence de centre narratif clair : les figures semblent toutes animées d’une intention symbolique, sans hiérarchie apparente. Elle inclut des créatures hybrides cmme des oiseaux-serpents, des femmes-arbres, des esprits-animaux, et chaque figure renvoie à un bestiaire mythique ou personnelle.

Elle choisit des références occultes (homoncules, substrances, métaphores) qui évoquent un monde intérieur en mutation, et intègre également une intertextualité avec des motifs inspirés de la mythologie celtique, de la Kabbale, de l’alchimie ainsi que ses propres expériences de délire mystique.

Les couleurs sont sourdes et automnales, avec des ocres, gris, verts profonds et des éclairages internes iréels. La clarté semble surnaturelle, puisque les sources lumineuses semblent internes aux corps ou émanant du sol, renforçant ainsi l’étrangeté du tableau.

Les textures sont minutieuses, la peinture est détaillée, presque minimaliste malgré l’abondance de figures. L’œuvre est interprétable comme un autoportrait symbolique : Carrington se projette dans son univers matriciel, souterrain, féminin et spirituel.

Il s’agit d’un tableau de reconstruction, peint après son internement et son installation au Mexique, il peut être lu comme un récit de renaissance par l’imaginaire. Ce tableau est reçu aujourd’hui comme une œuvre-clé du surréalisme au féminin : un art de la métamorphose, de la résistance intérieure et du mythe personnel.

L’empreinte de Leonora Carrington sur sa période

Leonora Carrington intègre très tôt le mouvement surréaliste parisien mais s’en émancipe rapidement en développant une vision autonome, plus introspective et féminine.

Contrairement à de nombreux membres du groupe, elle ne peint pas seulement les rêves ou le désir, mais construit un imaginaire symbolique et mythique propre, qui est nourri de folklore, d’ésotérisme et d’intuition.

A travers ses peintures, récits et pièces de théâtre, elle fait émerger une voix féminine singulière dans un surréalisme dominé par des figures masculines (Breton, Ernst, Dali), et revalorise les figures marginales (sorcières, chimères, prêtresses) afin de proposer une vision du monde affranchie de certains codes.

Grâce à son exil volontaire au Mexique en 1942, elle joue un rôle de passeuse entre les avant-gardes européennes et la scène artistique latino-américaine. Elle exerce une influence marquante sur ses contemporaines mexicaines comme Remedios Varo, Kati Horna, puis plus tard sur la jeune scène intellectuelle mexicaine.

Elle devient ainsi une figure littéraire et picturale essentielle de la culture mexicaine du XXème siècle. Son travail ne se limite pas aux arts plastiques mais comprend aussi des romans, nouvelles, pièces de théâtre, essais qui sont tous traversés par le même imaginaire alchimique et féministe.

Son œuvre est aujourd’hui étudiée dans plusieurs domaines, et a été mise en valeur lors d’expositions majeures dans les années 2010 et 2020, entre autres à la Tate Liverpool, au MAP de Mexico ou encore au Musée des Beaux-Arts de Montréal.

Elle est considérée comme l’une des artistes les plus radicales et complètes du surréalisme, à la fois visuelle, littéraire, philosophique et spirituelle, et est revalorisée aux côtés d’artistes féminines comme Judith Reigl ou Yvonne Canu.

Sa signature

Les œuvres de Leonora Carrington ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature:

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