Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Barbara Hepworth

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Cote et valeur de l’artiste Barbara Hepworth    

Barbara Hepworth est une artiste anglaise qui a travaillé la sculpture, et notamment le bronze, mais aussi la peinture et le dessin.

À présent, les prix de ses œuvres s’envolent de manière exponentielle au marteau des commissaires-priseurs.

Ses bronzes sont particulièrement prisés et le prix auquel ils se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 50€ et 9 061 400€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Barbara Hepworth.

En 2023, le bronze The Family of Man : Ancestor II, datant de 1970, a été vendu à hauteur de 9 061 400€, tandis qu’il était estimé entre 3 736 600 et 5 605 000€, ce qui laisse deviner un fort potentiel de hausse pour les œuvres de l’artiste.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Barbara Hepworth

Barbara Hepworth (1903 – 1975) est une artiste britannique majeure du XXème siècle. À partir des années 1930, Hepworth développe un style abstrait non géométrique, fondé sur des formes fluides, épurées, biomorphiques et inspirées par la nature et le corps humain.

Elle privilégie les formes ovoïdes, les courbes et les volumes creusés, évoquant à la fois des coquillages, des galets, des torses ou des paysages. L’abstraction chez cet artiste n’est jamais rigide : elle cherche à rendre visible l’équilibre vivant des forces intérieures et extérieures de ses sujets.

A partir de 1932 – 1933, elle introduit le percé dans ses œuvres. Elle pratique donc une ouverture au cœur de la masse, et créé ainsi un dialogue entre le plein et le vide. Ce dernier devient un élément sculptural à part entière, qui structure l’œuvre de l’intérieur, en jouant avec la lumière et l’environnement.

Cette approche l’inscrit dans une évolution parallèle à celle de Brancusi, Arp ou Moore, avec une poétique propre, plus contemplative et plus intérieure.

Elle utilise le bois, la pierre et le bronze, qui sont parfois laissées bruts, ou parfois polis jusqu’à obtenir une texture lisse et tactile. L’artiste travaille en taille directe, sculptant elle-même ses pièces. Elle creuse, polit, lime avec une relation physique étroite à la matière.

Certains volumes sont liés entre eux par des fils tendus (cordes colorées), ce qui créé des réseaux internes qui ajoutent une dimension spatiale et rythmique.

Inspirée par les paysages de Cornouailles, où l’artiste habite à partir de la guerre, elle cherche à exprimer une harmonie cosmique entre l’homme, la nature et la forme. Beaucoup de ses sculptures sont pensées pour être installées en plein air, où la lumière et le vent peuvent interagir avec la sculpture.

Le rapport à la mer, au vent et aux formes minérales traverse également toute sa production. Son abstraction reste ouverte au sensible et au symbolique puisqu’elle refuse toute froideur formelle ou toute rupture avec le monde visible.

Elle conçoit ses œuvres comme des formes de méditation plastique, évoquant la maternité, la croissance et la résonnance intérieure. Son travail associe également la rigueur formelle à une grande intensité poétique, entre spiritualité et sensation.

La vie de Barbara Hepworth  

Barbara Hepworth est née en 1903 à Wakefield, dans le Yorkshire, au nord de l’Angleterre. Elle est la fille d’un ingénieur civil et développe très jeune un rapport sensible aux formes, aux volumes et aux paysages.

Elle étudie à la Leeds School of Art, où elle rencontre Henri Moore, puis à la Royal College of Art de Londres, dont elle sort diplômée en 1924. Elle perfectionne sa technique en Italie où elle apprend la taille directe du marbre à Florence, ce qui était rare à l’époque pour une femme.

Elle commence à sculpter dans un style figuratif simplifié, puis évolue vers l’abstraction dès les années 1930, à la fois influencée par Brancusi, Jean Arp et Sophie Tauber Arp mais aussi les autres avant-gardes européennes.

Hepworth s’installe à Londres et fréquente les cercles modernistes britanniques, et s’expose avec le groupe Unit One (fondé par Paul Nash). Elle introduit l’usage du vide dans la sculpture dès 1932 – 1933, devenant ainsi l’une des premières artistes à le faire de manière structurante.

Elle épouse d’abord le sculpteur John Skeaping, puis le peintre Ben Nicholson en 1938, avec qui elle travaille sur les questions d’abstraction et de spiritualité. Barbara Hepworth aura quatre enfants, donc une fille morte jeune et des triplés.

Ses enfants vont influencer ses sculptures tournées vers les thèmes de la maternité et de l’intériorité. L’artiste refuse de déléguer son travail et taille, creuse, polit elle-même en affirmant un rapport corporel et instinctif à la matière.

Elle se réfugie en Cornouialles pendant la Seconde Guerre mondiale, à Saint Ives, où elle établit son atelier définitif, et devient l’un des piliers de l’école de Saint Ives, aux côtés de Nicholson, Peter Lanyon, Naum Gabo et d’autres.

Barbara Hepworth représente la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise en 1950, reçoit le Grand Prix à Sao Paulo en 1959, et est faite Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 1965. Elle meurt accidentellement en 1975 dans son atelier, âgée de 72 ans.

Le lieu a aujourd’hui été transformé en musée (Barbara Hepworth Museum) et est géré par la Tate, qui conserve l’essentiel de son mobilier et de ses outils.

Elle est aujourd’hui reconnue comme l’un des plus grands sculpteurs du XXème siècle, et comme une des premières femmes à s’imposer pleinement dans le champ de la sculpture monumentale moderne.

Focus sur La Suggestion, Barbara Hepworth (1946)  

Pelagos de Barbara Hepworth est une sculpture en bois de châtaigner, gesso, peinture bleue et fils tendus, qui mesure environ 43 x 46 x 38 cm. Elle est conservée au Tate Britain à Londres et son titre signifie « mer ouverte » en grec. C’est un hommage aux paysages marins de Saint Ives, où elle vit depuis la guerre.

La structure formelle se matérialise par une forme spiralée, creusée de l’intérieur, comme un coquillage ou un tourbillon. L’extérieur est quant à lui lisse et incurvé, alors que l’intérieur révèle un vide central relié par des fils tendus. La sculpture est fermée mais respirante.

Le bois est creusé à la main, poncé, enduit de gesso et partiellement peint d’un bleu pâle à l’intérieur. Le jeu entre le bois naturel et la surface peinte accentue la dualité entre nature et abstraction, et entre matière et espace. Les fils blancs que l’artiste a tendus de part et d’autre du vide dessinent un réseau invisible, comme des cordes de harpe ou des ondes marines.

Inspirée par le vent du large, les criques creusées par les vagues et les voiles tendues, cette œuvre traduit l’énergie circulaire de la nature. Elle ne représente pas un lieu mais une sensation de paysage intérieur, voire une abstraction du mouvement et du souffle.

La spirale rappelle certaines formes naturelles comme le coquillage, la corne, l’oreille ou le vortex, dans une lecture à la fois cosmique et humaine. Le vide central de la sculpture devient un espace de concentration ou de respiration, en contraste avec les formes pleines.

Pelagos illustre donc parfaitement la recherche de Hepworth grâce aux notions d’harmonie entre l’humain, la matière, le vide, le paysage et l’énergie invisible.

Cette sculpture est une œuvre-clé de l’après-guerre puisqu’elle opère une synthèse entre taille directe, forme biomorphique, percements maîtrisés et usage du fil. Cette œuvre fut exposée internationalement, et est aujourd’hui considérée comme une des sculptures les plus abouties de sa production en bois.

Elle cristallise la fusion entre abstraction moderniste et spiritualité organique qui caractérise l’ensemble de son œuvre.

Reconnaître la signature de Barbara Hepworth

L’artiste ne signe pas toujours ses œuvres. Il peut des identifications approximatives, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

Connaître la valeur d’une œuvre

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