The Sunflower, redécouverte d'une icône américaine

La maison de ventes Auctie's (Paris- Gien - NY) aura l'honneur de présenter, le 21 juin 2023, à l'Hôtel Drouot, un rare chef d'oeuvre de l'artiste naturaliste américain Elbridge Ayer Burbank (1858-1949), "The Sunflower" (1894), ode poétique à la communauté afro-américaine.

Burbank

Cette oeuvre, disparue depuis sa dernière exposition publique à Philadelphie en 1895, est la première peinture de l'artiste proposée aux enchères en France. Sa beauté, sa rareté et son caractère "à contre-courant" de son lourd contexte historique, font de sa redécouverte et de sa vente un évènement.

Natif de l'Illinois, neveu d'un magnat passionné d'histoire américaine et d'ethnologie, Burbank est très célèbre aux États-Unis pour son gigantesque corpus de près de 1.200 portraits consacré aux 125 tribus natives-américaines. On lui doit notamment le seul portrait peint du vivant du mythique chef apache Geronimo. Ses oeuvres se trouvent dans les plus grandes institutions américaines (Chicago, Washington, New York, etc.) mais aucune ne complète pour l'instant les collections nationales françaises.

Au début de sa carrière, dans les années 1890, il consacra quelques rares tableaux à la communauté afro-américaine, avec un regard simple, bienveillant et fraternel, qui contrastait radicalement avec la violence du climat social ambiant, caractérisé par les lois ségrégationnistes.

La force d'empathie de ses images lui valurent à l'époque des critiques de certains qui estimaient cette familiarité inconvenante. 

"The Sunflower", daté de 1894, s'inscrit dans l'ambiance caractéristique de Burbank, douce et poétique. Ce jeune garçon somnole, fleur à la main, comme une sorte d'allégorie de l'innocence, où les frictions de l'histoire récente sont comme effacées. Le regard de Burbank, précurseur, est nu de préjugés, son modèle échappe aux clichés alors en vogue : il n'est ni esclave, ni victime, ni exotique, il est américain. D'ailleurs "The Sunflower" est à mettre en rapport avec un autre portrait "American Beauty", réalisé en 1893. Représentant un jeune garçon afro-américain humant le parfum d'une rose, ce tableau fera obtenir à Burbank une grande reconnaissance critique, qui l'aideront à combattre ses troubles affectifs bipolaires, qui compliqueront sa fin de carrière.

Burbank

"The Sunflower", à la force visuelle digne d'un manifeste de fraternité, oeuvre-clé des débuts de Burbank, sera proposé avec une estimation de 10 à 15.000 euros. 

Accéder au dossier de presse : Dossier de presse Burbank

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