Cote et valeur des oeuvres, peintures, dessins d'Eva Gonzalès

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Cote et valeur de l’artiste Eva Gonzalès

Eva Gonzalès est une artiste importante de la peinture du XIXème siècle. Elle s’inscrit dans le mouvement impressionniste. À présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses huiles sur toiles sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs américains, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 350€ et 2 125 830€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Gonzalès.

En 2022, le pastel Au bord de la mer (Honfleur), datant de 1881 a été vendu à hauteur de 2 125 830€. Sa cote est en forte hausse.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Eva Gonzalès  

Eva Gonzalès produit des huiles sur toile et dessins impressionnistes et réalistes, elle est aussi modèle pour d’autres peintres. Elle est très influencée par Edgar Degas. Elle produit à la fois des scènes de genre, des portraits ainsi que des natures mortes.

La vie d’Eva Gonzalès  

Eva Gonzalès (1847-1883) était une artiste française renommée. Elle naît à Paris, d’une famille espagnole bourgeoise. Son père est écrivain, elle côtoie très tôt de nombreux artistes. Dès 1866, elle se forme à la peinture auprès de Charles Chaplin puis de Gustave Brion.

Alfred Stevens la présente à Édouard Manet, qui la prend comme élève dans son atelier. Elle est très amie avec Manet et pose pour les impressionnistes, ce qui rend Berthe Morisot, membre du même atelier, jalouse. Émile Zola fait des éloges de son talent.

Sous l’impulsion d’Édouard Manet, elle est admise au Salon de 1870 où elle présente des toiles très influencées par son maître. La même année, Manet présente au Salon un portrait d’elle.

Elle se fiance avec Henri Guérard, qu’elle épouse trois ans plus tard, il est aussi peintre et graveur. Elle le prend beaucoup pour modèle ainsi que les autres membres de sa famille.

A la fin de sa carrière, elle part à Honfleur avec son mari et un groupe de peintres, dont Paul Cézanne fait partie. C’est là-bas qu’elle peindra son pastel Au bord de la mer, adjugée à plus de deux millions d’euros en 2022.

Elle peint à la fin de sa carrière des tableaux dans des tons sombres pendant la guerre franco-prussienne et meurt à Paris d’une embolie, elle est âgée de 36 ans.

Une loge aux italiens d'Eva Gonzales

Focus sur Le Réveil, Eva Gonzales

Eva Gonzalès, artiste impressionniste du XIXe siècle, réalise avec Le Réveil une représentation d'intimité et de douceur. Dans ce tableau, elle capture avec délicatesse une jeune femme allongée, à demi réveillée, encore enveloppée par le calme de la nuit.

Les tons doux et feutrés du blanc et du beige créent une atmosphère sereine, presque ouatée, où la lumière joue un rôle central. Elle se diffuse doucement sur les draps, les coussins, et la peau de la femme, apportant une chaleur subtile à la scène.

Le visage de la jeune femme, à peine éclairé, est marqué par une expression de rêveuse tranquillité. Ses yeux mi-clos et son léger sourire suggèrent un moment de réflexion tranquille, un instant suspendu entre le sommeil et le réveil.

Gonzalès excelle ici à capturer non seulement la forme, mais aussi l’émotion fugitive d’un moment intime. Le vase de fleurs sur la table de chevet ajoute une touche de fraîcheur, rappelant la douceur du matin qui s’installe doucement dans la pièce.

À travers cette œuvre, Gonzalès montre son talent pour saisir la subtilité des émotions humaines, tout en maîtrisant les jeux de lumière qui caractérisent l’impressionnisme.

Chaque coup de pinceau, chaque nuance de couleur semble respirer l’élégance, faisant de cette scène simple un tableau d'une grande profondeur émotionnelle.

Le Réveil témoigne de l’aptitude de Gonzalès à rendre les moments quotidiens extraordinaires par leur simplicité, en révélant la beauté des instants les plus banals de la vie.

Cette œuvre s’inscrit de manière tout à fait naturelle dans son contexte de création artistique, puisqu’elle dépeint une femme dans un intérieur, dans des tons clairs, s’inspirant de la vie quotidienne.

Les femmes impressionnistes au XXème siècle

A la fin du XIXème et au début du XXème siècle, les femmes impressionnistes ont encore du mal à se faire un nom sur la scène artistique. Les femmes artistes sont en effet victimes de préjugés assez importants, ce qui les empêche d’avoir autant de visibilité que les artistes masculins.

Un groupe constitué de quatre artistes, dont fait partie Eva Gonzalès avec Berthe Morisot, Mary Cassatt et Marie Bracquemond se heurtent à la difficulté du succès, n’étant pas reconnues par les institutions artistiques et par leurs pairs.

Au XIXème siècle, l’école des Beaux-Arts est totalement fermée aux femmes. Elles ne seront acceptées qu’à partir de 1897, ce qui les contraint à trouver d’autres moyens de se former, tandis que beaucoup d’artistes masculins ayant déjà une certaine légitimité les refusent de leurs ateliers.

La critique, ayant le pouvoir de mettre en valeur ou d’invisibiliser leur production, ne les accepte pas vraiment non plus, contribuant à renforcer les difficultés mises sur leur chemin pour exposer et faire connaître leur travail.

Le Salon, institution permettant à l’époque aux artistes de recevoir des commandes et se faire remarquer par la critique refuse aussi durant une grande partie du XIXème siècle d’ouvrir ses portes aux artistes femmes.

Eva Gonzales et les autres font aussi face à des préjugés quant à la pratique de leur métier : les impressionnistes ont l’habitude de peindre dans les rues ou dans la campagne, en pantalon – ce qui est jugé déshonorant pour les femmes peintres que l’on préfère voir travailler à l’intérieur.

Elles sont donc obligées de se rabattre sur des genres picturaux jugés plus convenables pour des femmes, comme le portrait – c’est la raison pour laquelle on trouve dans leur œuvre beaucoup de portraits de femmes bourgeoises.

Ces artistes parviennent cependant à créer des tremplins pour exposer leurs tableaux, comme les premières expositions impressionnistes, qui sont des environnements moins fermés et avec moins de règles que le Salon.

Elles sont pourtant toutes proches de leurs collègues masculins, qui eux brillent par leur talent : il s’agit entre autres d’Edgar Degas, Auguste Renoir, et Édouard Manet – Berthe Morisot étant la belle-sœur de ce dernier.

L’empreinte de Eva Gonzalès sur sa période

Eva Gonzalès a marqué son temps en tant que modèle célèbre et en tant que peintre renommée. C’est une des rares femmes à avoir exposé au Salon à son époque. Malgré la brièveté de sa carrière, elle laisse derrière elle une production assez grande.

Aujourd’hui, elle est un des exemples importants de femmes artistes et particulièrement impressionnistes qui se sont heurtées à des institutions artistiques et des codes sociaux encore inadaptés à la réussite des femmes dans le monde de l’art.

Bien qu’elle soit décédée à 36 ans, elle est parvenue avec ses collègues à faire entendre sa voix et à exposer ses tableaux. Le marché de l’art prouve aujourd’hui par la cote élevée de ces artistes qu’elles ont réussi, au-delà de leurs espérances, à marquer l’histoire de l’art et à se faire une place dans un milieu qui leur était fermé et hostile.

Elle élimine les tons transitoires et le détail de ses tableaux, et l’influence de Manet disparaît peu à peu à partir de 1872 (elle meurt une dizaine d’années plus tard). Dans les dernières années de sa carrière, elle développe surtout son travail grâce aux pastels.

Reconnaître la signature de Eva Gonzalès

L’artiste signe souvent son nom entier en petit, en bas de ses tableaux. Il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

Connaître la valeur d’une œuvre

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