Connaître la valeur des bronzes d'Antoine-Louis Barye

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Cote et valeur de l’artiste Antoine-Louis Barye

Antoine Louis Barye laisse dans son sillage une oeuvre très singulière, dans le courant romantique. Il est l’un des sculpteurs les plus talentueux de son époque. Désormais, les prix de ses œuvres s’envolent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses bronzes animaliers sont particulièrement prisés surtout par les acheteurs français et européens. Le prix auquel ils se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 20€ et 630 000€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Barye.

En 2022, une épreuve en bronze équestre à patine brune a été vendue à hauteur de 200 000€ tandis qu’elle était estimée entre 120 000 et 150 000€.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Antoine-Louis Barye

Antoine-Louis Barye (1795 – 1875) est un maître absolu de la sculpture animalière au XIXème siècle. Son esthétique mêle naturalisme scientifique, dramatisation romantique et puissance musculaire.

Il recherche dans ses œuvres un réalisme anatomique d’une précision assez inédite à l’époque, lié à l’observation systématique des animaux vivants et morts, notamment au Jardin des Plantes, mais aussi à travers des dissections et des croquis d’après nature.

Il saisit les animaux dans des attitudes dynamiques, souvent extrêmes, en représentant des luttes, attaques, bonds, tensions, morsures et fuites. Ses compositions sont fondées sur l’énergie, la torsion, la diagonale et la concentration musculaire.

Il a un rapport dramatique entre le prédateur et la proie (lions, tigres, ours, crocodiles, cerfs). Ses silhouettes sont puissantes, avec un centre de gravité bas et des poses en déséquilibre contrôlé, amplifiant la sensation de mouvement. Braye a une connaissance anatomique importante des muscles, tendons et articulation des membres sont rendus avec exactitude.

Il étudie minutieusement les textures du pelage, des écailles, de la peau tendue et des griffes, du rendu du souffle, de l’effort, de la tension interne du corps animal.

L’oeuve de Barye témoigne d’une maîtrise exceptionnelle du modelage, qui est nerveux, énergétique, avec une alternance de surfaces lisses et de zones hachées. Il utilise aussi le plâtre et la cire pour des études extrêmement détaillées avant la fonte.

Il favorise les compositions compactes, concentrées, où les volumes s’emboîtent comme un organisme unique. Sa collaboration avec le fondeur Honoré Gonon puis avec son fils est essentielle et garantissent des fontes d’une qualité remarquable.

Les patines sont variées, allant du brun profond, brun vert, brun rouge, avec parfois des patines nuageuses. L’importance des premières fontes dites « Gonon » ou « Barye père » est capitale, avec une précision extrême du détail et des tirages très fins.

Les fontes postérieures (Barbedienne ; etc) sont plus nombreuses, parfois moins détaillées mais techniquement solides. Il fait un usage fréquent des diagonales violentes, de spirales d’énergie et de masses asymétriques.

Le socle n’est pas neutre : rochers, troncs et aspérités structurent la scène et participent à la dramaturgie. La représentation est quasi narrative : chaque sculpture raconte un instant décisif (combat, mise à mort, tension latente).

On note une influence du romantisme français (Delacroix, Géricualt) dans la volonté de représenter l’énergie brute de l’instinct animal, mais aussi une influence de la tradition scientifique du Muséum (Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire) dans l’anatomie comparative.

Il est précurseur de la sculpture animalière moderne, ouvrant la voie à Frémiet, Mène, Cain et Pompon. La tension dramatique est permanente, rien n’est décoratif ou anecdotique. Chaque sculpture est une réflexion sur la force, la violence, la survie et la noblesse animale.

Antoine-Louis Barye, de l’atelier du Baron Gros au Prix de Rome

Antoine-Louis Barye (1795-1875), artiste français, est devenu une figure importante du monde de l'art du XVIIIème siècle. Né à Paris, il étudie dès l’âge de 13 ans chez un graveur sur acier qui travaille pour la Grande Armée.

Il choisit ensuite de continuer sa formation chez le sculpteur Bosio puis dans l’atelier du Baron Gros. Il travaille ensuite pour Fauconnier et commence à s’intéresser aux animaux, qu’il sculptera.

À l’image du groupe Hercule étouffant Antée, il parvient à reproduire sur bronze la violence des étreintes et la représentation à l’antique des corps.

Comme beaucoup d’artistes de l’époque, les Salons sont un tremplin pour se faire connaître du public. Après le Salon de 1831, il surprend par sa maîtrise technique et réussit à s’imposer comme un artiste majeur.  À l’image du Riccio ou de Donatello, il travaille tout au long de sa carrière sur les bronzes et les bronzes dorés, et maîtrise la technique à la perfection.

Il ouvre une fonderie vers 1840 et rompt définitivement avec les canons académiques pour produire les œuvres qu’il veut.

Comme beaucoup d’artistes de son époque, il part à Rome en résidence et a obtenu dès 1820 le précieux Prix de Rome.

L’empreinte de Barye sur son époque

Grâce à sa participation à de nombreux Salons, Barye est un artiste reconnu bien qu’il brise les règles de l’Académie et les représentations traditionnelles sculpturales. Il préfère représenter des animaux, notamment des lions, des taureaux et même des animaux domestiques.

Il produira aussi des bronzes de cavaliers, notamment un bronze doré de l’Empereur à cheval. Aujourd’hui, Barye reste très recherché par les collectionneurs car ses œuvres, bien qu’il soit rattaché au courant romantiques, ont une identité artistique unique.

Reconnaître la signature de l’artiste

Les oeuvres de Louis-Antoine Barye sont en général signées. Il grave « Barye » dans le bronze. Cependant, de nombreuses copies existent, c’est pourquoi il est important de faire estimer votre œuvre.  

Connaître la valeur d’une œuvre

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