Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Vera Molnar

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Cote et valeur de l’artiste

Artiste française d’origine hongroise, Vera Molnar a su convaincre les critiques, les marchands et les collectionneurs d’art de son époque. Depuis, les œuvres de l’artiste s’imposent comme des valeurs sûres du marché de l’art.

À partir des années 2020, sa cote explose et affiche une progression, notamment pour ses œuvres réalisées à partir des années 70.

Ainsi, le prix auquel se vendent les œuvres de Vera Molnar s’échelonne entre 80 et 102 600€. Une impression numérique datant de 1974 intitulée (Des)ordre a été adjugée 94 000€, tandis qu’elle était estimée entre 94 000 et 117 000€.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Les œuvres et le style de l’artiste

Vera Molnar (1924 – 2023) est une pionnière de l’art numérique et de l’abstraction géométrique. Dès les années 1960, l’artiste utilise l’ordinateur afin de générer des œuvres graphiques à partir de programmes algorithmiques simples.
Elle utilise le langage FORTAN et des traceurs automatiques (plotters) afin de produire des compositions géométriques variables, fondées sur le calcul et le hasard contrôlé. Elle nomme cette méthode « art numérique avant la lettre » et cherche à créer le beau par des processus mathématiques et rationnels.

Son vocabulaire visuel repose sur des formes minimales, son abstraction est radicale. Les carrés, grilles, cercles, lignes droites ou brisées sont modifiées par des perturbations légères. Les motifs sont souvent répétés avec des altérations progressives (rotation, translation, effacement partiel) qui introduisent de l’irrégularité dans l’ordre apparent.

L’artiste qualifie cette méthode de « désordre dans l’ordre », où la rigueur mathématique rencontre une poétique du presque-chaos. Elle travaille en noir et blanc ou en couleurs réduites (bleu, rouge, jaune) souvent à plat, sans modelé ni dégradé.

Ses séries jouent sur le rythme visuel, la tension entre le prévisible et l’accidentel, entre structure et disruption. Elle teste ainsi les limites de la perception humaine, afin de savoir à quel moment un motif devient illisible ou émotionnel.

Avant ses travaux avec l’ordinateur, Vera Molnar expérimente déjà les systèmes de permutations manuelles dès les années 1950 (grilles tracées à la règle, déformations systématiques). Elle ne remplace pas la main par la machine mais la met en tension avec un processus impersonnel qui se trouve toujours modifié par une décision artistique finale.

L’ordinateur est pour elle un partenaire d’expérimentation visuelle, et non un outil passif. Derrière chaque série se trouve un protocole clair, souvent matérialisé par un énoncé quasi-poétique ou scientifique. Elle joue avec les attentes du spectateur et questionne la notion d’auteur, d’aléatoire et de beauté rationnelle.

La vie de Vera Molnar

Vera Molnar (1924 – 2023) est née en Hongrie, à Budapest. Elle étudie à l’école des Beaux-Arts de Budapest où elle se forme à l’art classique, au dessin académique et à l’histoire de l’art. Elle est rapidement fascinée par les formes géométriques et l’abstraction, et commence à élaborer des compositions selon des règles strictes dès les années 1940.

Elle s’installe à Paris en 1947 avec son mari François Molnar, qui est chercheur en psychologie de la perception visuelle, et fréquente les milieux de l’art concret et constructiviste, en particulier autour de Victor Vasarely, Auguste Herbin et François Morellet.

Dans les années 1960, elle confonde le groupe de recherche GRAV (Groupe de Recherche d’Art Visuel) dans les années 1960, et plus tard Art et Informatique à l’IRIA. Molnar s’impose rapidement comme une pionnière de l’art génératif, et commence à utiliser dès 1968 l’ordinateur pour créer des œuvres graphiques. C’est une des premières dans le monde à exposer l’art algorithmique.

A travers l’utilisation des langages informatiques (FORTRAN), des traceurs automatiques (plotters), elle développe une méthode basée sur la perturbation volontaire des structures régulières, avec comme ambition d’atteindre les 1% de désordre dans chaque œuvre.

L’artiste définit son travail comme une recherche sur le « presque rien », un déséquilibre subtil dans la répétition, proche du concept d’erreur poétique. Sa reconnaissance est tardive mais majeure, puisque son œuvre reste longtemps marginalisée par l’histoire officielle de l’art moderne, en partie à cause de son usage pionnier de l’outil informatique.

Elle est redécouverte dans les années 2000, à la faveur du regain d’intérêt pour les arts numériques, les arts systémiques et la place des femmes dans l’abstraction. Son œuvre bénéficiera de nombreuses expositions dans le monde entier (Centre Pompidou, ZKM Karlsruhe, Tate Modern, Biennale de Venise…)

Vera Molnar continue de produire des œuvres jusque dans ces dernières années, avec humour, précision et fidélité à sa méthode. Elle meurt à Paris en 2023, à l’âge de 99 ans, et laisse une œuvre immense et méthodique, qui fait d’elle une pionnière absolue de l’art conceptuel, numérique et géométrique.

Le succès des artistes féminines du XXème siècle aux enchères

Depuis 2020, les ventes aux enchères consacrées aux femmes artistes ont connu une progression continue, fondée sur une relecture active du marché, une réévaluation critique des œuvres, une structuration nouvelle de la demande.

Les chiffres, publiés par les principales maisons de ventes, confirment cette dynamique : Yayoi Kusama, Joan Mitchell, Louise Bourgeois, Georgia O’Keeffe, Cecily Brown atteignent des sommets rarement égalés jusque-là, non pour des raisons conjoncturelles, mais parce que leurs œuvres s’inscrivent désormais dans une lecture élargie de l’histoire de l’art moderne et contemporain.

Les résultats ne reflètent pas seulement un phénomène de correction tardive, ils traduisent une transformation du regard, une redéfinition de la valeur.

La multiplication des ventes thématiques organisées par Sotheby’s ou Christie’s, exclusivement dédiées aux artistes femmes, constitue un autre indice : le marché ne s’ajuste pas, il se reconfigure. Les œuvres sont extraites des marges, présentées dans des contextes muséaux, publiées, analysées, intégrées dans les grands récits.

Cette reconnaissance n’est ni marginale ni temporaire, elle modifie les hiérarchies établies. Elle impose une nouvelle cartographie, dans laquelle les œuvres de Tanning, Saint Phalle, Hepworth ou Leonor Fini trouvent leur place, non comme objets de réhabilitation, mais comme structures constitutives d’une autre histoire.

L’évolution est lente mais constante : elle ne corrige pas une omission, elle transforme les fondements visibles de la reconnaissance artistique.

Sa signature

Les œuvres de Vera Molnar ne sont pas toutes signées, et il existe des copies.

Un exemple de sa signature est visible sur le dessin ci-dessous.

Expertiser votre bien

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