Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Reuven Rubin

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Cote et valeur de l’artiste

Le travail de Reuven Rubin est courant et très bien coté sur le marché des enchères. Ses œuvres suscitent un intérêt parmi les collectionneurs et les amateurs d'art, en particulier ceux qui apprécient la peinture rattachée à la production israélienne.

Les pièces les plus recherchées sont les peintures de paysage. Ainsi, une œuvre signée Rubin peut atteindre des centaines de milliers d’euros aux enchères, comme son tableau The Road to Meron, datant de 1924, adjugé pour 475 600€, tandis qu’il était estimé entre 365 000 et 550 000€.  

On décèle un fort potentiel de hausse dans ses œuvres, en particulier ses paysages colorés réalisés à la peinture à l’huile.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

Reuven Rubin (1893 – 1974) est un peintre majeur du modernisme israélien, qui fusionne influences européennes (postimpressionnisme, fauvisme, symbolisme) et iconographie locale levantine. Son style est immédiatement reconnaissable par une luminosité méditerranéenne, une simplification des formes et une dimension poétique dominée par l’harmonie et la douceur.

Ses thèmes privilégiés sont les paysages de Galilée, les villages arabes, les scènes bibliques, les portraits, les compositions idylliques mêlant hommes, animaux et nature. La figuration est stylisée avec des silhouettes allongées, des volumes simplifiés et une absence de naturalisme strict.

Il accorde une grande importance au paysage, souvent traité comme un espace symbolique plutôt que mimétique. Sa palette se caractérise par des tons chauds, ocres, roses, turquoises, des bleus profonds et des verts laiteux. Son style est proche de celui de Chagall de l’École de Paris (Soutine, Gottileb).

Il superpose des teintes claires, créant un effet de translucidité et de vibration lumineuse. Il fait un usage récurrent des contrastes doux, sans couleurs stridentes mais avec une harmonie chromatique continue. Ses structures sont simples, hiérarchisées, souvent frontales, avec une absence de spatialité excessive.

Il travaille l’équilibre entre l’horizontalité du paysage et la verticalité des figures. Les scènes sont organisées selon une logique presque musicale, avec des répétitions, des motifs et une alternance de masses colorées. Les figures humaines sont simplifiées, parfois hiératiques, rappelant les icônes orientales ou certaines approches symbolistes. L’expressivité est contenue avec un regard doux, un visage peu détaillé et une intériorité suggérée. Il intègre la figure dans le paysage pour créer un continuum visuel et émotionnel.

Rubin travaille à l’huile sur toile, avec une couche picturale relativement mince. Son pinceau est souple, et son tracé clair, sans empâtement massif. Il utilise des aplats légèrement modulés, renforçant la lisibilité de la scène. Il construit progressivement par glacis légers, donnant une atmosphère lumineuse et éthérée.

L’artiste recherche une identité picturale « orientale » modernisée, avec un mélange de tradition juive, de culture locale et de sensibilité moderniste européenne. Ses scènes sont souvent empreintes de lyrisme, de paix et d’idylle pastorale. Le paysage ou la figure devient un vecteur d’utopie picturale.

Il s’inscrit dans la modernité mais est éloigné des avant-gardes radicales, et privilégie une modernité poétique et accessible. Il forme un pilier central du style « Erets-Israël » des années 1920-1940, et son influence est durable sur la peinture israélienne (cf Yoël Benharrouche), qui reprend ses schémas chromatiques et son traitement idéalisé du paysage.

La vie de Reuven Rubin  

Reuven Rubin (1893 – 1974) est né à Galati, en Roumanie, dans une famille juive modeste. Son enfance est marquée par la culture traditionnelle juive et l’environnement rural roumain, qui influencera ses représentations bibliques et pastorales.

Il fait des études artistiques à Bucarest puis part pour la Palestine ottomane en 1912, où il découvre la lumière méditerranéenne qui marquera durablement son œuvre. Il poursuit sa formation aux Beaux-Arts de Paris et est exposé aux mouvements modernistes européens (fauvisme, expressionnisme, postimpressionnisme).

Il installe un atelier à New-York pendant la Première Guerre mondiale et développe un style synthétique qui mêle influences européennes et iconographie juive. Sa première grande exposition personnelle a lieu en 1921 à New York, et est saluée pour son originalité et son lyrisme.

Il revient en Palestine en 1923, et devient l’une des figures centrales du modernisme local, contribuant à définir le style « Erets-Israël », une fusion entre modernité occidentale et identité orientale. Les paysages de Gallilée, les villages arabes, les scènes bibliques et les pêcheurs de Tibériade deviennent les motifs emblématiques de son vocabulaire pictural.

Il fonde, avec d’autres artistes, la première école moderne de peinture en Palestine. Entre 1930 et 1950, il participe à de nombreuses expositions en Europe et aux États-Unis. Son langage visuel (couleurs lumineuses, figures hiératiques, paysages orientalisés) devient rapidement un symbole identitaire de l’art juif moderne.

Après la création de l’État d’Israël en 1948, il joue un rôle culturel majeur. En 1948, il devient le premier ambassadeur d’Israël en Roumanie, symbole de prestige pour l’État naissant. En 1950, il créé la série « Visions bibliques », consolidant sa réputation internationale.

Des années 1950 à 1970, il développe un style encore plus épuré, plus lumineux et empreint d’un mysticisme paisible. Ses peintures sont marquées par une fusion douce entre figure et paysage, tonalités pastel et simplification extrême des volumes.

Il continue d’exposer dans les grands musées comme le Whitney, le MoMA et divers musées européens. Il meurt à Tel-Aviv en 1974. La maison familiale devient en 1983 le Rubin Museum, une institution consacrée à la préservation et à l’étude de son œuvre. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des pères fondateurs de la peinture israélienne moderne, avec une place centrale dans l’historiographie artistique du Levant.  

Segmentation du marché et cote de l’artiste

Les peintures à l’huile sur toile sont le principal vecteur de valeur et de demande. Les dessins, aquarelles, études et lithographies constituent un marché secondaire, plus accessible mais avec moins de liquidité. Les œuvres de grand format ou œuvres de période dites « classique » ou « mûre » (années 1920 – 1930) constituent un segment haut de gamme.

Les thèmes et sujets les plus recherchés sont les paysages bibliques ou méditerranéens (Terre d’Israël, Galilée, Jérusalem) qui sont la signature stylistique de Rubin. Les scènes folkloriques ou représentations de la vie locale (paysans, villageois, scènes quotidiennes) sont très prisées.

Les portraits, les nus et les compositions figuratives stylisées sont souvent appréciés pour l’équilibre entre modernisme et tradition. Les critères de valorisation sont la période de réalisation : les œuvres des années 1920 – 1940 sont souvent les plus recherchées, l’état de conservation, l’authenticité, la présence de signature, la provenance, et la documentation.

Le format et la complexité du sujet sont également importants, les toiles de taille moyenne à grande avec une composition riche ont plus de valeur. Le marché est fortement centré sur Israël mais s’étend aussi en Europe et aux États-Unis chez les collectionneurs de peinture méditerranéenne.

L’œuvre de Rubin est présente dans plusieurs musées publics et collections institutionnelles : l’œuvre de Rubin est présente dans plusieurs musées internationaux, ce qui renforce la reconnaissance et la demande.

Reuven Rubin bénéficie d’une cote élevée et stable, surtout pour ses œuvres de ses périodes emblématiques (années 1920 – 1930). Le marché distingue clairement les petits formats ou œuvres secondaires (accessibles) des œuvres majeures, pour lesquelles la demande est forte et la valeur élevée.

Les œuvres représentant la terre d’Israël ou les paysages méditerranéens constituent le cœur de la demande internationale, et sont souvent vues comme représentatives d’un style unique. L’enjeu est donc de viser les périodes de maturité, les bonnes provenances et des tailles significatives pour maximiser la valeur.

La diffusion des catalogues raisonnés et la présence dans des musées renommés renforcent encore la légitimité et la longévité de la cote de Rubin.

Sa signature

Les œuvres de Reuven Rubin ne sont pas toutes signées. Il est également possible qu’il s’agisse d’une copie ou que la mention se soit effacée avec le temps, c’est la raison pour laquelle l’expertise est primordiale.

Expertiser votre bien

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