Cote et valeur des sculptures, dessins, peintures de Paul Troubetzkoy

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Cote et valeur de l’artiste

Artiste russe important, Paul Troubetzkoy a une cote haute sur le marché des enchères. Appréciées, les œuvres de Troubetzkoy se vendent entre 70 et 142 900€ sur le marché de l’art, un delta conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En témoigne sa sculpture en bronze Madame Goujon, adjugée 142 900€ en 2012 chez Sotheby’s, tandis qu’elle était estimée entre 62 130 et 86 980€. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

Paul Troubetzkoy est sculpteur moderne russe qui a majoritairement produit des sculptures en bronze. Surnommé le « Rodin russe », il produit beaucoup de portraits

Il travaille essentiellement avec le bronze, mais aussi avec le plâtre et la terre cuite pour les esquisses et la fonte d’atelier. La fonte est majoritairement réalisée par la cire perdue, ce qui permet de préserver la spontanéité du modelage.

Les socles sont parfois intégrés dans les compositions, traités comme prolongement plastique de la sculpture. Le modelage est direct, rapide, gestuel et privilégie l’impression de l’énergie et du détail fini. La surface est marquée par une facture vibrante (stries, coups de doigt, marques d’outils laissées visibles).

Les volumes sont non polis, favorisant un rendu dynamique et lumineux par fragmentation de la surface. Son esthétique est proche de l’impressionnisme sculpté, où la matière enregistre le geste et la lumière. Troubetzkoy réalise principalement des figures et portraits, souvent à échelle réduite ou moyenne.

Il recherche dans sa pratique la ressemblance psychologique plus que du réalisme mimétique, avec la captation du caractère, de l’attitude et du mouvement. Les figures humaines ou animales saisies dans des attitudes naturelles, parfois fugitives, qui traduisent la vivacité du moment.

Il représente bien souvent des figures mondaines, telles que des aristocrates, des artistes, écrivains, qui sont saisis avec une élégance qui n’est pas académique.

Les postures de ses sculptures sont souvent décalées, asymétriques, ce qui permet d’introduire une dynamique interne. Il cherche parfois un déséquilibre subtil et des désaxements qui donnent une impression de mouvement.

Le volume est travaillé par masses successives, accentuant la perception tactile et la vibration optique. Les patines sont variées, avec un brun profond, vert antique, noir satiné, parfois rehaussées, de nuances plus chaudes. La patine est appliquée afin d’accentuer le contraste entre zones d’ombres et reliefs captant la lumière.

Héritier de l’impressionnisme, il tente de transposer ce mouvement en sculpture (souvent comparé à Medardo Rosso). En rupture avec l’académisme russe et européen de son temps, par une recherche de spontanéité et d’instantanéité.

Paul Troubetzkoy est reconnu internationalement, notamment en France, en Italie et aux États-Unis, par son approche moderne du portrait.  

La vie de Paul Troubetzkoy

Paul Troubetzkoy (1866 – 1938) est un artiste russe né en 1866 à Intra, en Italie. Il est le fils de Pierre Troubetzkoy, un diplomate russe, et d’Adèle Sellar, une cantatrice américaine. Il se forme surtout en autodidacte, bien qu’il soit encouragé par le milieu artistique familial de ses contacts avec des artistes locaux.

Il s’intéresse d’abord à la peinture, avant de se consacrer à la sculpture à partir des années 1880. Il effectue ses premières expositions à Milan dans les années 1980, puis est rapidement remarqué pour son style impressionniste en sculpture, qui contraste avec l’académisme dominant.

C’est à cette période qu’il fait la connaissance de Medaro Rosso, un sculpteur italien pionnier de l’impressionnisme plastique, dont l’influence sera décisive. Entre 1897 et 1906, il est professeur à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Moscou, où il forme de nombreux portraits de personnalités comme Tolstoï, Rodin, quelques aristocrates, écrivains et musiciens).

En 1906, il organise une exposition personnelle à Paris lors du Salon d’Automne, où il reçoit un accueil enthousiaste. Troubetzkoy s’installe ensuite à Paris, où il côtoie Rodin et devient une figure reconnue de la scène artistique européenne. Il voyage et expose aussi régulièrement aux États-Unis, New-York et Chicago où il acquiert une clientèle prestigieuse.

Paul Troubetzkoy est par ailleurs un végétarien convaincu, qui critique la société industrielle et l’exploitation animale. Son amitié avec Léon Tolstoï renforce son engagement éthique et spirituel, il réalise plusieurs portraits du romancier, qui témoignent de son respect et de la profondeur psychologique du personnage.

Il reçoit de multiples commandes officielles et privées, notamment des portraits sculptés de personnalités politiques, aristocratiques et culturelles. Ses œuvres sont exposées dans de grandes institutions, contribuant à sa notoriété internationale.

L’artiste remporte de nombreuses distinctions, dont une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900. Il continue de travailler entre l’Italie, la France et les États-Unis durant les années 1920-30, et meurt à Suna, près de Verbania en Italie à l’âge de 72 ans.

L’artiste est aujourd’hui considéré comme l’un des grands représentants de l’impressionnisme sculptural. Ses portraits de Tolstoï, Rodin, ou encore de la haute société européenne et américaine, sont devenus emblématiques de son style.

Ses œuvres sont désormais conservées dans des musées majeurs, tels que le musée d’Orsay (Paris), le MoMA (New-York) ou encore la Galerie d’Art Moderne de Milan. Aujourd'hui, il est côté sur le marché de l'art, aux côtés de d'autres sculpteurs russes comme Neizvetsny, Aronson ou Lavroff.

Focus sur Portrait de Léon Tolstoï, Paul Troubetzkoy

Ce portrait réalisé en 1898 pour la première version est conservé au Musée d’Orsay, à la Tretiakov Gallery de Moscou et dans des collections privées pour les versions ultérieures.

Il représente le romancier russe en pied ou assis selon les versions, habillé avec une simple blouse paysanne. Sa silhouette est volontairement massive mais souple, avec une posture légèrement affaissée, traduisant la simplicité et l’humilité de l’écrivain.

Les volumes ne sont pas détaillés : visage, vêtements et mains sont esquissés plus que décrits, par une modulation vibrante de la matière. La surface est non polie, et garde la marque du doigt de l’outil, créant des aspérités lumineuses.

La sculpture donne un effet d’impression instantanée, l’artiste privilégie la captation du caractère plutôt que la ressemblance exacte au modèle. La matière devient ainsi pulsation visuelle, animée de stries et de reliefs qui accrochent la lumière.

Troubetskoy traduit dans son portrait l’austérité et la force morale de Tolstoï, avec l’absence d’ornementation et une posture simple. Le traitement impressionniste rend le portrait presque spirituel, et exprime une intériorité au-delà du physique.

Le bronze, d’apparence brute, renforce l’image d’un homme ancré dans la terre, proche du peuple et de la nature. Le spectateur perçoit davantage un mouvement d’ensemble qu’une figuration détaillée. La sculpture fonctionne comme une présence vivante plutôt qu’un objet statique.

Les aspérités de surface créent un jeu de lumière et d’ombre qui anime en permanence la figure. Cette œuvre incarne en conséquence le génie de Troubetskoy, qui consiste à capturer l’âme d’un personnage par une facture rapide et vibrante.

Le portrait de Tolstoï est ainsi devenu l’une des icônes de l’imagerie moderne de l’écrivain, souvent reproduite et exposée. Il confirme le rôle de Troubetzkoy comme un médiateur entre l’impressionnisme plastique et la tradition du portrait psychologique russe.

L’empreinte de Paul Troubetzkoy sur son époque

Paul Troubetzkoy est un sculpteur qui a marqué l’art du XIXème siècle en Russie. Ses œuvres font partie de collections prestigieuses et sont recherchées par de nombreux acheteurs, qui jouent le plus grand rôle dans la préservation de ses œuvres bien que certaines soient exposées dans des musées.

Sa signature

Les œuvres de Paul Troubetzkoy ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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