Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Otto Wols

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Cote et valeur de l’artiste

Considéré comme un artiste majeur de l’abstraction lyrique, Wols expose beaucoup de son vivant. Il connait donc déjà une certaine notoriété et une présence sur le marché de l’art.

Aujourd’hui, sa cote ne cesse d’augmenter, l’artiste s’impose comme une valeur sûre du marché de l’art, les prix auxquels elles se vendent s’échelonnant entre 5 et 1 666 170€ sur le marché de l’art.

Ainsi, une œuvre signée Otto Wols peut atteindre des millions d’euros aux enchères, comme en témoigne sa composition Vert Strié Noir Rouge, datant de 1946-48 adjugée 4 244 100 € en 2019, tandis qu’elle était estimée entre 446 800 et 670 000€. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

Otto Wols est une figure centrale de l’abstraction lyrique (Mathieu, Debré) et de l’art informel, en France après la Seconde guerre mondiale. Il est souvent rattaché au tachisme, un terme formalisé dans les années 1950 afin de qualifier les taches gestuelles, coulures et éclaboussures dans la peinture abstraite.

Il inscrit son travail dans une posture poétique de la matière, où l’émotion plastique est plus importante que la composition rigide. Il montre une prédilection pour les lignes fines, aussi nommés « fil de toile » ou « fil d’araignée », qui sont tracés presque comme des inscriptions sur le fond. Il emploie des couleurs translucides ou en glacis.

Les teintes sont atténuées, plutôt que d’utiliser des fortes masses chromatiques vides, ce qui témoigne d’une volonté de sobriété. Il met fréquemment en œuvre le dripping, faisant aussi usage des coulures et des tâches contrôlées, et parfois du grattage ou des incisions dans la couche picturale.

Il applique parfois directement la peinture à partir du tube, avec un geste de projection qui se veut spontané plutôt qu’une mise en place posée. Il utilise aussi ponctuellement l’impasto, et des épaisseurs dans certaines toiles tardives afin de donner du relief et de la densité.

La composition n’est pas centrée sur la figure mais sur le parcours du geste, les traces de l’acte pictural et l’empreinte de l’outil. Il travaille sur des supports variés dont les toiles, papiers, dessins et aquarelles. Il utilise aussi la surimpression, le multiple et le repentir visible avec des couches successives et des retraits.

Il intègre dans ses œuvres le hasard contrôlé, le geste laisse alors place à l’élément imprévisible, mais dans un cadre poétique maîtrisé. L’échelle est souvent modeste, ses œuvres ne sont pas des grands formats spectaculaires, mais des compositions plus intimes où le détail compte.

Dans les peintures ultérieures, il évoque des formes florales, des émanations et des efflorescences abstraites, entre explosion et organique.

La vie de Otto Wols  

Otto Wols (1913 – 1951) est un peintre abstrait né à Berlin. Son père, Alfred Schulze (1878 – 1929) était haut fonctionnaire et impliqué dans les institutions culturelles, ce qui exposa assez tôt Wols à des milieux artistiques. En 1919, sa famille déménage à Dresde, où il entre en contact avec le monde artistique, notamment Otto Dix.

Il est également musicien, jouant du banjo et du violon pendant sa jeunesse. En 1929, son père tombe gravement malade puis meurt, ce qui constitue un traumatisme personnel majeur pour l’artiste. À partir de 1932, il quitte l’Allemagne sur recommandation du peintre-expérimentateur Moholy-Nagy pour Paris.

En France, alors qu’il n’a pas de papiers ni de permis de travail, il survit grâce à la photographie. Le pseudonyme « Wols » apparaît vers 1937, issu d’une faute dans un télégramme, c’est la contraction de Wolfgang et Schulze). Il séjourne en Espagne (Barcelone, Majorque, Ibiza), entre 1933 et 1935, et travaille comme chauffeur de taxi, professeur d’allemand et guide.

Il refuse en plus le service militaire allemand, ce qui le rend en pratique apatride ou déserteur aux yeux de certains États. Dès septembre 1939, il est interné comme ressortissant allemand dans plusieurs camps français (Colombes, Neuvy-sur-Barangeon, Montargis, Les Milles).

Au camp des Milles, il produit des dessins et aquarelles surréalistes. Le 29 octobre 1940, il est libéré et son mariage avec Gréty joue un rôle décisif. Entre 1940 et 1942, lui et Gréty se replient à Dieulefit (Drôme), et il continue d’expérimenter des aquarelles, huiles et photographies, mais souffre d’alcoolisme et de santé fragile.

En 1945, il revient à Paris. Il expose ses aquarelles à la galerie René Drouin, et reçoit le soutien moral et matériel de Jean-Paul Sartre. En 1947, il expose une quarantaine de toiles à la galerie, et cette exposition marque une percée artistique dans le milieu parisien.

De 1948 à 1950, il participe à des expositions à Paris, Milan et New-York malgré ses problèmes de santé. En 1951, son état se détériore, il subit une inflammation pulmonaire, une cirrhose du foie et une jaunisse. Il est hospitalisé et séjourne quelques temps en cure de désintoxication.

Dans la nuit du 24 au 25 août 1951, une ingestion de viande avariée lui provoque une crise, et il meurt le 1erseptembre 1951 à Paris. Il est ensuite inhumé au Père-Lachaise.

Segmentation du marché et cote de l’artiste

Wols appartient au segment de l’après-guerre, de l’art informel et de l’abstraction lyrique. Il s’agit d’une niche de collectionneurs spécialisées, de galeries post 1945 et d’institutions de l’art moderne.

La demande se concentre sur des œuvres majeures (toiles, grands formats) plutôt que des petites œuvres sur papier. La rareté relative (galeries, ventes privées) accentue la sélection stricte des acheteurs et le marché primaire (galeries, ventes privées) est très restreint pour Wols, la majorité des transactions se fait via des ventes aux enchères publiques (marché secondaire).

Géographiquement, ce sont des centres du marché de l’art qui jouent un rôle majeur, à savoir Paris, Londres et New-York, dans la construction de la cote d’artistes comme Wols. 1457 adjudications publiques ont été enregistrées pour Wols. Les prix s’échelonnent de 24 USD à 5 744 765 USD (record réalisé chez Sotheby’s Londres en 2019).

Dans les moyennes récentes sur 12 mois, les peintures se situent à 35 400 USD, est les œuvres sur papier à 31 250 USD. Dans les ventes aux enchères secondaires, les aquarelles et signatures mineures sont estimées entre 8 000 et 12 000$ selon le type d’œuvre sur papier.

Même si la cote moyenne est modérée, l’artiste se hisse 1509 du classement mondial, réalisant un chiffre d’affaires annuel de 282 168€. Sa cote connaît une augmentation de +27% en 2025. 63,3% des lots sont adjugés dans la catégorie dessin – aquarelle. La présence d’un record extrême (5,7 M USD) montre aussi une forte volatilité et un potentiel spéculatif important.

Les facteurs de valorisation pour Wols seront donc la provenance, le support (toile ou papier), l’état, la période de création, et l’importance stylistique dans la carrière de l’artiste.

Sa signature

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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