Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Camille Bryen

Si vous détenez une œuvre réalisée par l’artiste Camille Bryen ou d’après et que vous souhaitez connaître sa valeur, nos experts et commissaires-priseurs agréés par l’état vous aiguilleront.

Nos spécialistes réaliseront une expertise gratuite de votre œuvre, et vous transmettront une estimation précise de sa valeur sur le marché actuel.

Par la suite, si vous désirez vendre votre œuvre, nous vous orienterons vers le meilleur dispositif possible pour en obtenir un prix optimal.

Cote et valeur de l’artiste

Figure importante de l’abstraction lyrique, Camille Bryen s’impose comme un acteur incontestable du le marché de l'art.

Très prisées et recherchées en salle des ventes, certaines de ses œuvres peuvent atteindre une centaine de milliers d’euros – elles sont vendues sur le marché des enchères entre 10 et 118 900€, affichant une cote en hausse.

En témoigne son huile sur toile Eclactique continue, datant de 1954-1955, adjugée 75 000€ en 2007, tandis qu’elle était estimée entre 30 000 et 40 000€.   

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

Camille Bryen s’impose comme l’un des représentants majeurs de l’abstraction lyrique et de la non-figuration poétique dans la seconde moitié du XXème siècle. Son œuvre se caractérise par une écriture picturale fluide, nerveuse et fragmentée, où le geste prévaut sur la forme construite, dans une logique de libération de la trace.

Il refuse tout académisme et toute composition fermée, et développe une peinture non narrative, non descriptive et fondée sur le mouvement, la spontanéité et la vibration intérieure. Il revendique un espace pictural ouvert, traversé de forces, de flux et de tensions.

Son travail repose sur une grande variété de techniques (huile, encre, gouache, aquarelle, grattage, dilution, absorption, qui sont appliquées sur toile ou papier). Il expérimente les réactions chimiques des matériaux et joue sur les effets de transparence, de matière et de dissolution, dans une recherche constante de fragilité expressive.

Il utilise une palette contrastée, mais toujours en rupture avec les conventions esthétiques. Les couleurs, qui sont souvent délavées, terreuses ou tachées, sont utilisées de manière intuitive, pour créer des climats instables. Loin d’un chromatisme harmonieux, il recherche des tensions et des accidents visuels.

La structure est lacunaire et la composition vibrante, dans la mesure où Bryen travaille sans centre et sans hiérarchie, dans une structure non linéaire. L’espace pictural est traité comme un champ énergétique, où les formes, toujours inachevées, apparaissent et disparaissent.

Poète autant que peintre, Bryen conçoit la peinture comme une écriture illisible, où le langage désarticulé échappe aux cadres rationnels. Il se rattache à la tradition des écrivains plasticiens et des poètes de l’informel, pour qui l’image naît dans l’instant du geste, hors de toute narration.

Son travail dialogue avec les démarches de Wols, Michaux, Jean Degottex ou Georges Mathieu tout en conservant une tonalité plus intime, moins spectaculaire et centrée sur l’intériorité du geste de l’errance du signe. Il participe à la mouvance de l’abstraction subjective qui fut théorisée dans l’après-guerre.

En parallèle de son œuvre picturale, Bryen produit une œuvre graphique dense, incluant des gravures, eaux-fortes, monotypes et encres, dans lesquelles il pousse encore plus loin l’exploration du signe, du rythme, du vide et de l’irréversibilité du geste.

À rebours des constructions classiques, son art repose sur une éthique de la rupture, de l’interruption et du refus de la forme pleine. Chaque œuvre devient un fragment, une trace suspendue et une empreinte mentale, à la fois inscrite dans le monde et étrangère à toute narration identifiable.

La vie de Camille Bryen

Camille Bryen (1907 – 1977), de son vrai nom Camille Briand, naît à Nantes. Poète, critique d’art, typographe et dessinateur, puis enfin peintre, il développe dès les années 1930 une activité multiforme, entre expérimentations langagières et recherches plastiques, à la croisée des avant-gardes.

Il ne suit pas de formation académique traditionnelle en arts plastiques, mais s’imprègne très tôt de la littérature moderne, des poètes symbolistes et des mouvements d’avant-garde européens. Il s’inscrit dans une démarche transdisciplinaire où poésie et peinture s’articulent.

Il s’insère dans les réseaux surréalistes et au sein du groupe Dada dans les années 1930, sans jamais s’y railler totalement. Il fréquente aussi les milieux dadaïstes, lettristes et expérimentaux, à Paris comme à Nantes, en s’affirmant comme une figure marginale mais active de la nébuleuse des avant-gardes poétiques.

Il publie ses premiers poèmes et manifestes dans les années 1930, notamment Expériences et Prose-objet. Il développe parallèlement une œuvre graphique (collages, dessins automatiques, signes pseudo-calligraphiques) dans une logique d’écriture visuelle qui préfigure ses œuvres picturales des décennies suivantes.

À partir des années 1947 – 1948, il s’engage pleinement dans une démarche picturale autonome, en lien avec les recherches de l’abstraction lyrique et de l’art informel. Il participe à la première exposition de l’Abstraction lyrique à Paris en 1947, aux côtés de Riopelle, Wols, Hartung et Mathieu.

En refusant tout académisme et toute affiliation doctrinale, Bryen évolue en marge des grandes écoles artistiques, tout en entretenant des liens intellectuels étroits avec de nombreux acteurs majeurs de la scène artistique et littéraire d’après-guerre. Son œuvre poétique et picturale est reçue comme expérimentale, radicale et introspective.

Il continue tout au long de sa carrière à publier des textes critiques, poèmes visuels, livres d’artiste et gravures, en collaboration avec des écrivains et des éditeurs d’avant-garde. Cette approche globale, fondée sur le croisement des langages, l’inscrit dans la tradition de l’artiste-poète.

Sa reconnaissance institutionnelle est tardive, il reste longtemps éclipsé par les figures plus institutionnalisées de l’abstraction. Ce n’est qu’à partir des années 1970 que des rétrospectives muséales (notamment au Musée d’Art moderne de la ville de Paris) permettent une relecture plus large de son œuvre.

L’artiste meurt en 1977 à Paris. Son œuvre, longtemps classée parmi les « irréguliers de l’abstraction » fait aujourd’hui l’objet d’une revalorisation critique, notamment dans le cadre des recherches sur l’informel poétique, la pluridisciplinarité artistique et les figurations de l’inconscient dans l’après-guerre.

Segmentation du marché et cote de l’artiste

Camille Bryen est aujourd’hui reconnu comme une figure singulière de l’abstraction lyrique et de l’art informel, à la fois poète, théoricien et peintre. Il est longtemps resté en marge du marché en raison de son positionnement interdisciplinaire et non académique, et fait désormais l’objet d’un regain d’intérêt critique et marchand, dans le contexte d’une relecture élargie des avant-gardes d’après-guerre.

Le marché se compose principalement de peintures sur toile (abstraction gestuelle ou tachiste), encres et gouaches sur papier, ainsi que de gravures originales (eux-fortes, aquatintes, monotypes) souvent accompagnées de textes.

Les grandes toiles des années 1950-60, exposées dans les salons majeurs ou issues d’expositions institutionnelles sont les pièces les plus valorisées. Les œuvres sur papier, bien plus accessibles, témoignent de la même force plastique et attirent un public connaisseur.

Les peintures sur toile sont adjugées entre 10 000 et 40 000€ pour les œuvres significatives, certaines dépassant ponctuellement les 60 000 à 80 000€, notamment celles exposées dans les rétrospectives des musées. Les encres et gouaches sur papier sont adjugées entre 2 000 et 10 000€, selon la date, le format, la provenance et l’état.

Les gravures et estampes originales sont adjugées entre 500 et 3 000€, selon la rareté, la technique et l’association éventuelle avec un texte manuscrit ou un poème. Les livres d’artiste tirés à petit nombre peuvent atteindre des valeurs comparables aux œuvres uniques, en fonction de l’éditeur et des signatures associées.

Après avoir été relativement stable dans les années 1990-2000, la cote de Bryen connaît depuis une dizaine d’années une progression contrôlée, alimentée par la reconnaissance muséale, l’ouverture du marché aux modernités alternatives et la montée en puissance des artistes informels sur la scène internationale.

Son nom est désormais fréquemment associé à des artistes comme Wols, Michaux, Fautrier ou Degottex dans les ventes d’ensemble, renforçant sa visibilité auprès d’un public élargi. Dans un contexte de relecture critique de l’abstraction lyrique, Camille Bryen apparaît comme une figure pivot entre arts plastiques et poésie, à même de séduire un public international cultivé et sensible aux croisements disciplinaires.

Son indépendance esthétique et la richesse de son œuvre graphique en font une valeur patrimoniale durable au sein du marché moderne et contemporain. 

Sa signature

Les œuvres de Camille Bryen ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :  

Expertiser votre bien

S’il s’avère que vous possédez une œuvre de Camille Bryen, demandez sans plus attendre une évaluation gratuite par le biais de notre formulaire sur notre site internet.

Un membre de notre équipe vous contactera promptement afin de vous communiquer l’estimation de la valeur de votre œuvre, sans oublier de vous transmettre les informations ad hoc sur celle-ci.

Si vous considérez vendre votre œuvre, vous serez également accompagnés par nos spécialistes afin de bénéficier d’alternatives pour la céder au meilleur prix possible.