Cote et valeur des tableaux, dessins, peinture de Clémentine Hélène Dufau

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Cote et valeur de l’artiste Clémentine Hélène Dufau  

Clémentine Hélène Dufau est une artiste connue des amateurs de toiles impressionnistes et de natures mortes de fleurs. À présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses huiles sur toile sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs français, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 20€ et 41 000€, un delta important mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En 2006, son huile sur toile La famille admirant la vue du port, datant de 1925 a été vendue à hauteur de 41 000€, tandis qu’elle était estimée entre 45 000 et 50 000€. Sa cote est stable.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Clémentine Hélène Dufau    

Clémentine Hélène Dufau produit principalement des affiches et peintures, proche du courant Art Déco, en utilisant surtout des représentations de femmes et d’enfants. Elle s’épanouit particulièrement bien dans son art en tant que portraitiste.

Formée à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier de Gustave Moreau, elle développe un dessin précis et rigoureux, hérité de la tradition académique française. Son travail conserve les codes du réalisme classique (modelé, anatomie, composition narrative) mais s’enrichit aussi d’un imaginaire poétique, allégorique et parfois mystique.

Elle se situe dans une veine décorative et littéraire proche de Puvis de Chavannes, mais aussi de la première Sécession viennoise ou encore de Lucien Lévy-Dhurmer. Dufau est très à l’aise dans les grands formats muraux, et réalise des compositions ambitieuses (décors publics, commandes d’État, panneaux allégoriques) à la composition claire et hiératique.

Elle utilise une palette douce et raffinée, souvent dominée par les tons roses, verts pâles, ocres et bleus célestes. Les contours y sont nets, les formes cernées, mais le traitement de la lumière reste diffus, presque irréel (ce qui donne à ses figures une présence atemporelle.

Dufau travaille beaucoup avec des figures féminines idéalisées et sensuelles, des corps élancés et des visages calmes, souvent pensifs ou absents, dans une posture de contemplation ou d’attente.

La figure féminine incarne souvent chez elle des valeurs spirituelles, littéraires ou symboliques (muse, énigme, inspiration). Elle allie l’élégance de la ligne avec un regard tendre sur les corps, qui évoque une sensualité feutrée.

Elle intègre également dans son œuvre une dimension décorative et une influence de l’Art Nouveau, portant une attention spéciale aux lignes souples et aux éléments végétaux stylisés, même si elle reste plus attachée à la structure classique.

Les décors qu’elle peint sont riches en fleurs, tissus, bijoux et drapés qui encadrent et exaltent la figure humaine. Son œuvre se caractérise par une harmonie d’ensemble, où chaque élément (figure, fond et objet) s’intègre dans un équilibre ornemental.

Sa peinture a souvent vocation à être méditative, introspective, avec un fond spirituel, littéraire ou théosophique affirmé dans ses œuvres tardives. Elle ne peint pas la vie quotidienne mais des états d’âme et des visions mentales dans une recherche de beauté pure et d’élévation.

Cette tension entre réalisme formel et idéalisation lyrique constitue toute l’originalité de son langage pictural.

La carrière de Clémentine Hélène Dufau  

Clémentine Hélène Dufau (1869 – 1937) est une artiste française née en Gironde.

Malade lorsqu’elle est enfant, elle est contrainte de rester immobilisée longtemps et développe un fort intérêt pour le dessin. Ses parents soutiennent sa passion et décident de la suivre à Paris afin qu’elle prenne des cours de dessin. Elle suit des cours dans l’atelier de Bouguereau à l’Académie Julian.

Elle expose ses œuvres au Salon des Artistes Français, et se rapproche des artistes français, y compris le milieu du théâtre, discipline pour laquelle elle est amenée à produire quelques décorations.

Elle développe peu à peu une activité d’illustrateur, et produit beaucoup d’affiches durant sa carrière – d’où le nombre d’estampes circulant sur le marché. Après avoir emménagé à Antibes, elle s’intéresse à la tradition ésotérique qui prend une place importante dans ses œuvres.

Elle meurt d’un cancer à Paris à l’âge de 67 ans.

Aujourd’hui, c’est une peintre recherchée aux côtés de d’autres artistes comme Virginie Demont Breton, Berthe Morisot ou encore Anna Boch.

Focus sur L’Énigme, Clémentine Hélène Dufau, vers 1900

Dufau réalise cette toile conservée au musée d’Orsay au tout début du XXème siècle. De format monumental (215 x 145 cm), l’Énigme est commandée pour une exposition et plusieurs fois reproduite. Elle est l’une des plus connues de Dufau et est un véritable manifeste de son style symboliste.

Elle représente une femme nue assise sur un tissu ou un rocher stylisé, le corps de trois quarts, la tête tournée de profil et les bras croisés sur la poitrine. Son regard est perdu et l’expression du visage est méditative voir absente, car ce dernier est fermé.

Il n’y a aucun décor narratif précis dans cette œuvre : la figure est isolée dans un espace indéfini, entre le rêve et l’abstraction. Le modelé est souple et sculptural, à la fois réaliste (dans les volumes corporels) mais aussi idéalisé (dans la pureté des lignes).

La chair est rendue avec des dégradés subtils de roses, beiges et bleus, donnant au corps une dimension presque diaphane. Les contours sont nets mais les formes sont fondues dans la lumière, et il n’y a pas de texture apparente : la surface est lisse et plane, ce qui créé un effet de silence visuel.

Le fond est indéfini, dans des tonalités claires et laiteuses, sans horizon ni objet identifiable. L’espace devient donc psychique ou spirituel. L’ensemble baigne dans une lumière diffuse, qui efface la profondeur pour concentrer l’attention sur la figure unique.

L’effet général de l’œuvre a vocation à suspendre la temporalité et d’évoquer une scène intérieure où le réel cède à la suggestion. L’œuvre se lit par conséquent comme une allégorie de l’énigme féminine, sans clé explicite.

Il n’y a pas d’élément narratif ou mythologique, la figure elle-même devient le message, dans son retrait et dans sa densité silencieuse. L’expression est volontairement impénétrable, ce qui invite à une méditation ouverte sur l’être, l’âme, la beauté ou encore l’absence.

L’Énigme synthétise par conséquent plusieurs aspects de sa recherche : le nu féminin idéalisé, le retrait du monde, et la spiritualisation de la peinture. Son travail devient à la fois décoratif et philosophique, et revendique la puissance d’évocation sans narration.

Par son format et sa sobriété, l’œuvre se distingue dans l’art de son temps comme une proposition moderne du symbolisme féminin.

L’empreinte de Clémentine Hélène Dufau sur sa période

Clémentine Hélène Dufau marque l’art du XIXème siècle, elle est aujourd’hui une artiste peu connue maisdemandée.

Ses œuvres sont assez rares aux enchères et pourraient donc atteindre des montants inédits.

Reconnaître la signature de l’artiste

Clémentine Hélène Dufau ne signe pas nécessairement ses œuvres. Il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

Connaître la valeur d’une œuvre

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