Un oiseau de bon augure par l'artiste Cobra Corneille

Sculpture en résine polychrome signée "Corneille"

En résine polychrome, la sculpture de notre lecteur représente un oiseau jaune sur une sorte de rocher aux tons bleu Klein et rouge. Elle est signée Corneille et numérotée 7/10. Ni chanteur de R’n’b, ni dramaturge du XVIIème siècle, Corneille est le nom de l’un des grands artistes figuratifs de la seconde moitié du XXème siècle. Originaire de Belgique, il travaille une partie de sa vie en France. Son attachement à l’héritage artistique français est consacré par le dernier souhait de l’artiste d’être inhumé à Auverssur-Oise, à proximité de la tombe de Vincent Van Gogh.


Un rôle fondateur au sein du mouvement d’avant-garde « CoBrA »

Mais c’est par son rôle fondateur au sein du mouvement « CoBrA » que Corneille va marquer l’art contemporain. En 1948, un groupe d’artistes se réunit à Paris, au café Notre-Dame, et décide de créer un mouvement d’avant-garde.

De cette réunion d’artistes aux nationalités plurielles – le nom du mouvement vient des premières syllabes des villes d’origine, à savoir Copenhague, Bruxelles et Amsterdam – naît la volonté de contrer la centralisation des avant-gardes à Paris et de révolutionner l’art contemporain. En pleine rébellion contre l’abstraction et certaines tendances du surréalisme, la peinture CoBrA souhaite se tourner vers de nouvelles sources, qui ne seraient pas contaminées par des normes culturelles et l’« élitisme artistique ». Elle s’inspire ainsi d’un art « pur », celui de l’art préhistorique ou du Moyen-Âge, mais aussi de l’art populaire, des dessins d’enfants et de l’art des fous et des handicapés mentaux. L’« Art Brut », c’est-à-dire l’art des personnes n’ayant absolument aucune formation artistique, est au centre des réflexions du mouvement. Ainsi, de nouveaux collectionneurs commencent à acheter des œuvres de peintres enfermés dans des asiles psychiatriques ou d’artistes autodidactes.

D’ailleurs, dans notre région minière, on peut aller voir de plus près l’œuvre de nos peintres « bruts » locaux. Parmi eux, Augustin Lesage, mineur de fond le jour, peintre de génie la nuit, qui entendait des voix lui dictant sa manière de peindre au fond de la mine…(Le LAM à Villeneuve d’Ascq est un musée qui regorge d’œuvres d’artistes majeurs de la peinture contemporaine et de l’art brut !)

Pour revenir à nos artistes CoBrA, ils s’inspirent de toutes ces sources. Ainsi, si devant un tableau du mouvement, vous vous dites « j’aurais pu le faire moi-même ! », c’est exactement le but. L’idée est de créer, par des formes simples, des gestes spontanés et des éclats de couleurs, un art pour tous, et à la portée de tous. Ce groupe s’intéresse à tous les domaines de la création artistique, dont la céramique et la sculpture. Ici, notre œuvre est un multiple, c’est-à-dire éditée en série, ce qui explique qu’elle soit numérotée.

Elle est plutôt tardive (années 1990). Elle mérite donc une estimation autour de 800-1200 euros mais les enchères peuvent créer des surprises.


Une huile sur toile du même artiste peut atteindre plus de 100 000 euros en vente aux enchères…

Elle est décorative, colorée et respecte le thème de prédilection du groupe : les oiseaux. Une huile sur toile exceptionnelle de Corneille, de grand format, peut quant à elle atteindre plus de 100 000 euros en vente aux enchères. Si l’hirondelle fait notre printemps, c’est (une) Corneille qui a fait notre nouvel an !