Cote et valeur des biscuits de Sèvres

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En 2024, Auctie’s a doublé le record mondial sur un biscuit en porcelaine de Sèvres (porcelaine dure), représentant l’Empereur Quianlong adjugé 170 000€ tandis qu’il était estimé entre 20 000 et 30 000€.

Cote et valeur des biscuits en porcelaine de Sèvres  

La porcelaine de Sèvres est connue et appréciée dans toute l’Europe. Elle est une des premières manufactures royales, fondée par Louis XV, à Vincennes.

Aujourd’hui, le prix de certaines pièces ne cesse de croître au marteau des commissaires-priseurs.

Les œuvres en biscuit de porcelaine de Sèvres sont très prisés, notamment par les acheteurs français, et le prix auquel ils se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 10€ et 489 000€, un delta considérable mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux biscuits de Sèvres.

En 2024, un groupe en biscuit de Sèvres, L'Empereur de la Chine, datant du XVIII et réalisé par la manufacture de Sèvres sous la supervision de Boizot a été vendu à hauteur de 170 000€ au marteau, tandis qu’il était estimé entre 20 000 et 30 000€.

Ordre de valeur allant d’une porcelaine simple à la plus prestigieuse

Style et technique des biscuits en porcelaine de Sèvres  

La porcelaine de Sèvres s’est illustrée par la finesse de ses biscuits, des pièces non émaillées qui ont trouvé une place unique dans les arts décoratifs du XVIIIe siècle.

À l’origine, la manufacture travaillait une porcelaine tendre développée par Louis-François Ier Gravant, avant de passer à la porcelaine dure en 1773, grâce à la découverte du kaolin français.

Les biscuits, destinés en grande partie à des cadeaux diplomatiques sous Louis XV et Louis XVI, étaient conçus pour mettre en valeur le talent des artisans français.

Fabriqués selon la technique exigeante du pastillage, ces objets étaient modelés avec soin, puis cuits une seule fois à très haute température, atteignant 1380°C.

Ce processus précis leur conférait un fini mat et soyeux, proche de la texture du marbre, tout en soulignant chaque détail des motifs. Les scènes mythologiques et pastorales, populaires à l’époque, s’animaient ainsi d’un relief et d’une grâce saisissants.

Les biscuits de Sèvres, à la fois sobres et d’une élégance raffinée, incarnaient parfaitement le goût du siècle pour des objets décoratifs d’exception.

Ils demeurent aujourd’hui un témoignage précieux du savoir-faire français, célébré pour sa maîtrise technique et son esthétique subtile.

Histoire de la manufacture de Sèvres

L’histoire de la manufacture royale de Meissen commence en 1740 grâce à la marquise de Pompadour, maîtresse de Louis XV, dans le but d’avoir une production royale à même de concurrencer la manufacture de Meissen, qui possède déjà la formule de la porcelaine dure ainsi que différents gisements de kaolin.

Elle est initialement installée à Vincennes, mais est déplacée à Sèvres en 1756, d’où son nom depuis plusieurs siècles. La même année, Louis XV devient propriétaire de la totalité des actions, et a donc un contrôle total sur la manufacture.

Elle est rachetée quatre ans plus tard par le Domaine de la Couronne (qui correspond aujourd’hui au domaine public de l’État).

Bertin, ministre de Louis XV, devient commissionnaire pour la manufacture de Sèvres et se met en quête de la formule pour créer de la porcelaine dure.

A partir de modèles acquis à la manufacture allemande de Frankenthal, les chimistes de Sèvres essaient de trouver la formule, qui leur est finalement cédée par Pierre-Antoine Hannong avec le concours d’un notaire.

Cependant, même avec la formule, il manque à la France les gisements de kaolin permettant de l’utiliser. Le premier gisement de kaolin est découvert en 1765.

La manufacture de Sèvres se démarque par la création d’un pigment : le bleu de Sèvres, obtenu grâce à un oxyde de cobalt incorporé dans la pâte.

Au XIXème siècle, Ambroise Millet, céramiste, modernise le processus de cuisson de la porcelaine et fait installer de nouveaux fours.

Avant 2009, la manufacture nationale de Sèvres était un service à compétence nationale. Il est à cette date devenu un établissement public par un décret.

La cote des biscuits en porcelaine de Sèvres sur le marché des enchères

La cote des biscuits en porcelaine de Sèvres sur le marché des enchères témoigne de leur valeur artistique et historique, ancrée dans l’excellence de la manufacture.

Ces pièces, emblématiques du savoir-faire français, varient en prix selon leur état de conservation, leur ancienneté, et la renommée de l’artiste qui les a parfois signées.

Les biscuits en porcelaine, initialement créés pour la monarchie sous Louis XV et Louis XVI, restent des œuvres prisées des collectionneurs.

Les premiers exemplaires, souvent marqués par des inspirations rococo ou classiques, atteignent des prix élevés lorsqu’ils présentent des caractéristiques rares ou des signatures prestigieuses.

Parmi eux, les créations néoclassiques se positionnent sur une échelle plus modérée, bien que certains artistes, à l’image d’Agathon Léonard, continuent d’attirer un vif intérêt pour leur virtuosité sculpturale.

Les œuvres contemporaines produites par la manufacture au XXe siècle enrichissent également le marché.

Des noms comme François Pompon ou François-Xavier Lalanne illustrent cette continuité artistique, leurs créations en porcelaine atteignant souvent des sommes significatives grâce à leur singularité et à leur inscription dans l’histoire de l’art moderne.

Les biscuits de Sèvres, qu’ils soient historiques ou modernes, incarnent ainsi une tradition d’excellence, célébrée autant pour son héritage que pour sa capacité à dialoguer avec les sensibilités contemporaines.

Focus sur le biscuit en porcelaine de Sèvres représentant l’Empereur Quianlong

Ce biscuit de porcelaine dure, représentant l’empereur Qianlong, est un témoignage exceptionnel de l’excellence de la Manufacture royale de Sèvres au XVIIIe siècle.

Réalisé entre 1775 et 1779, il illustre l'intérêt croissant de la cour de France pour les échanges culturels et diplomatiques avec la Chine.

Attribué au talent du sculpteur Josse-François-Joseph Le Riche, sous la direction de Louis-Simon Boizot, cet objet rare mêle précision technique et raffinement artistique.

L'œuvre incarne une vision idéalisée et respectueuse de l’empereur Qianlong. Vêtu d’un manteau richement texturé, évoquant le raffinement des étoffes orientales, l’empereur adopte une posture de calme autorité.

Les détails du visage, d’un réalisme saisissant, traduisent une volonté de capturer l’individualité et la majesté de ce personnage emblématique.

Le matériau en biscuit, non émaillé, met en lumière la finesse de la sculpture, renforçant l'impression de sérénité et d'élégance qui émane de cette pièce.

Le contexte historique confère une valeur supplémentaire à ce biscuit. Produit dans le cadre d’une série limitée de treize exemplaires, il s’inscrit dans une tradition de commandes prestigieuses.

Livré à des personnalités influentes comme Marie-Antoinette ou la comtesse d’Artois, il symbolise le rayonnement culturel et diplomatique de la France à travers ses arts décoratifs.

L’exemplaire présenté ici, marqué du numéro de moule «9» et du sigle «B» pour Boizot, est l’un des trois exemplaires recensés à ce jour, renforçant sa rareté et son importance patrimoniale.

L’histoire de la pièce ajoute une dimension captivante à son récit. Provenant d’une collection privée française, elle a été citée dès 1883 dans une attestation d’expertise, avant d’être acquise par la comtesse Claude de Choiseul-Praslin en 1929.

Ce parcours illustre l’intérêt constant pour cet objet, tant pour sa qualité artistique que pour sa valeur historique.

En somme, ce biscuit de Sèvres, mélange harmonieux d'art et de diplomatie, transcende son époque. Il incarne une vision de l’Orient façonnée par l’Europe des Lumières, tout en témoignant du savoir-faire inégalé des ateliers de Sèvres. 

Toutes ces caractéristiques, combinées à la provenance exceptionnelle de la pièce, ont permis à Auctie’s de réaliser un record du monde sur un biscuit en porcelaine de Sèvres.

Un exemplaire de ce biscuit est conservé au Musée des Arts Décoratifs à Paris, tandis qu’un autre est conservé à Boston. Il s’agit d’une pièce tout à fait unique qui témoigne du prestige et de la renommée de la manufacture de Sèvres à travers les siècles.

Reconnaître une pièce de la manufacture de Sèvres

Les pièces produites par la manufacture de Sèvres sont en général signées et poinçonnées. La signature a pu varier au fil des siècles. En voici un exemple :

Connaître la valeur d’une œuvre

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