Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Paul-Charles Chocarne Moreau

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Cote et valeur de l’artiste Chocarne Moreau

Paul Chocarne Moreau est un peintre et dessinateur français, reconnu en l’occurrence sous le Second Empire et la troisième République.

Ses œuvres les plus prisées sont ses huiles sur toile, et le prix auquel elles se vendent sur le marché s’échelonne entre 80 et 69 020€, un écart conséquent mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de Chocarne Moreau.

En 2014, une huile sur toile intitulée Jeune enfant dans un parc, l’un tenant une écrevisse, l’autre une statue, s’est vendue à hauteur de 50 000€, tandis qu’elle était estimée entre 5 000 et 7 000€.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste

Paul-Charles Chocarne Moreau (1855 – 1931), est un peintre français connu pour ses scènes de genre. Il travaille principalement à l’huile sur toile, avec un rendu assez lisse et sans empâtement visible.

Son œuvre témoigne d’une grande maîtrise du dessin académique, avec une précision des contours et des proportions rigoureuses. Sa palette est lumineuse, dominée par des tons chauds et naturels (ocres, bruns, rouges, réhaussés de touches de blanc).

Il applique la couleur souvent en couches fines, avec des jeux subtils de lumière pour modeler les volumes. Son style est narratif et anecdotique, hérité de la peinture académique et du réalisme bourgeois.

Il représente les objets de manière extrêmement détaillée, avec un souci du pittoresque, et travaille avec des mises en scène théâtrales, chaque toile semblant raconter une histoire souvent en un seul acte, avec un climax visuel ou narratif.

Les expressions faciales et les gestes des personnages sont traités avec vivacité et exagération légère, proche de la caricature. Il est spécialiste de la scène de genre humoristique, souvent autour de la jeunesse, de l’espièglerie et de la malice enfantine.

Il représente des enfants de rue, des petits marchands, des apprentis ou écoliers, et refuse la gravité : son style est léger, ironique, attendri, et parfois moral sans jamais être pesant. Chocarne Moreau fait de l’art un miroir social amusé, qui observe la vie quotidienne avec finesse.

Formé à l’école des Beaux-Arts de Paris, il est l’élève de Bouguereau et de Tony Robert-Fleury. Il hérite de la tradition académique française du XIXème siècle, mais la détourne vers des sujets plus populaires et légers.

Son style combine l’héritage du réalisme de genre (Meissonier, Traviès) avec une touche humoristique propre. Ses œuvres sont pensées pour plaire, avec une composition claire, un sujet lisible et un message immédiat, et destinées à un public bourgeois ou familial, sensible à la fois à la virtuosité technique et au regard.

La vie de Paul Chocarne Moreau  

Paul Chocarne Moreau est né en 1855 à Dijon, dans une famille bourgeoise. Il s’est installé à Paris afin d’étudier aux Beaux-Arts, où il a reçu une formation académique rigoureuse, auprès de Bouguereau et de Tony Robert-Fleury, deux piliers de l’enseignement académique au XIXème.

Il se distingue très tôt par son aisance dans le dessin et montre un goût prononcé pour la narration picturale, et débute au Salon des artistes français à la fin des années 1870.

Il construit sa réputation en s’éloignant des grands sujets mythologiques ou historiques au profit des scènes de la vie quotidienne, et se spécialise dans des tableaux de petits formats, qui mettent souvent en scène des enfants espiègles ou des scènes de rue.

Chocarne Moreau rencontre un succès commercial notable, ses œuvres plaisent à la clientèle bourgeoise pour leur fraicheur et leur virtuosité. Il expose régulièrement jusqu’au début du XXème siècle.

Sa production reste constante (scènes d’intérieur, petits métiers, enfants) sont toujours traités avec humour et réalisme. Certaines de ses œuvres sont reproduites en gravures ou diffusées sous forme de cartes postales, ce qui témoigne de sa popularité.

Il reste en marge des grands mouvements modernistes, et incarne une peinture de tradition, accessible et narrative.

Paul Chocarne Moreau meurt à Neuilly-sur-Seine, dans une relative discrétion. Après sa mort, son œuvre tombe quelques temps dans l’oubli même si elle est toujours prisée par des amateurs de scènes de genre.

Il est redécouvert par les collectionneurs et les maisons de vente pour sa virtuosité technique et sa capacité à capter les émotions de l’enfance.

Aujourd’hui, il est considéré comme un témoin précieux de la vie parisienne populaire au tournant du XXème siècle, entre observation sociale et divertissement pictural.

Focus sur Le voleur de confitures, Paul Chocarne Moreau  

Avec Le voleur de confitures, une huile sur toile de moyen format souvent reproduit en gravures, l’artiste représente un enfant, surpris en train de manger, les mains pleines de confiture.

L’enfant, au centre de la composition, a les mains rougies, les joues tachées, et un regard à la fois penaud est espiègle. Derrière lui, on distingue un buffet entrouvert, un pot renversé et une silhouette d’adulte hors champ.

L’attitude corporelle avec les mains figées et le regard levé traduit un instant théâtral, pris sur le vif, juste avant la réprimande. Le décor est modeste mais très détaillé (ustensiles de cuisine, mobilier bourgeois, jeu d’ombres portées et lumière douce).

La composition est centrée, l’enfant attire l’œil, isolé dans l’instant de la faute, dans une lumière douce mais focalisée. Le dessin est précis, les traits fermes et les contours nets, avec un traitement classique du volume par la lumière.

Les coloris sont chauds et naturels, avec une prédominance de bruns, ocres et rouges, et des rehauts de blancs sur la chemise ou la porcelaine. La confiture est traitée comme un élément pictural et narratif à la fois.

L’œuvre joue sur une iconographie populaire : celle de l’enfant gourmand et fautif, à la fois blâmable et attendrissant. Il s’agit d’une parodie de la scène religieuse (culpabilité, tentation, châtiment), mais transposée dans un univers bourgeois léger et humoristique.

L’enfant n’est pas diabolisé mais présenté comme un héros comique, ce qui reflète une société attendrie par les écarts de jeunesse. L’œuvre interroge aussi la notion d’autorité, de transgression et de pardon dans la cellule familiale.

Ce tableau est largement reproduit, souvent offert comme image morale mais bienveillante, en milieu scolaire ou domestique. Elle exprime la joie du quotidien et la tendresse éducative, et incarne parfaitement l’esprit Chocarne-Moreau.

Reconnaître la signature de l’artiste

Paul Chocarne Moreau ne signe pas nécessairement ses œuvres. Si elles le sont, voici un exemple de sa signature :

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