Cote et valeur des sculptures, bijoux, expansions de César

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Cote et valeur des sculptures de César

Œuvres majeures du XXème siècle, ayant une haute importance dans le processus artistique et théorique de son époque, les Compressions de César se vendent entre 200 et 291 530 € (record pour l’artiste réalisé en 2018).

Très prisées par les collectionneurs, le prix des Compressions varie en fonction de leurs tailles et matières. L’artiste réalise aussi d’autres sculptures en bronze, moins cotées mais tout aussi appréciées.

Sa sculpture L’homme de Villetaneuse, datant de 1957, a été adjugée 166 630€, tandis qu’elle était estimée entre 159 960 et 213 180€. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de l’artiste

César (1921 – 1998) est un sculpteur français majeur de la seconde moitié du XXème siècle. Il démontre une maîtrise exceptionnelle du travail du métal (bronze, fer soudé, acier inoxydable, aluminium, puis les matériaux industriels comme le plastique et la mousse polyuréthane).

Il débute dans les années 1950 avec des sculptures en fer de récupération soudé (objets fragmentés ou outils, assemblés en figures souvent zoomorphes. Il introduit dès 1960 le procédé de compression industrielle, et détourne une presse hydraulique afin de créer ses Compressions (voitures, boîtes, objets du quotidien sont compressés en blocs esthétiques).

Dans les années 1970, il créé les Expansions, des coulées de mousse polyuréthane à prise rapide, qui forment des masses organiques imprévisibles. Il développe ainsi un langage sculptural fondé sur le geste, le hasard dirigé et le détournement des techniques industrielles.

Son esthétique est brute, violente, provocante et souvent liée à une critique implicite de la société de consommation. Il réduit les formes à leur pure matérialité, et remplace le modelé traditionnel par le pli, l’écrasement ou l’excroissance.

L’objet n’est plus reproduit mais utilisé tel quel et transformé en œuvre par l’acte du sculpteur, traduisant un art conceptuel et physique. Il refuse toute hiérarchie entre les matériaux dites « nobles » comme le bronze, et les rebuts ou déchets.

César décline ses procédés en série, explorant les potentialités visuelles d’un même geste (ex : compressions frontales, latérales et chromatiques). Chaque compression ou expansion est unique, mais produite selon un protocole reproductible, ce qui interroge aussi la notion d’originalité.

Il revisite aussi la tradition académique avec ses Empreintes humaines, des moulages directs de corps entiers, présentés en bronze ou en résine. César s’impose ainsi comme un héritier paradoxal de Rodin, par le traitement expressif de la matière, et de Duchamp par le recours à l’objet trouvé et au geste conceptuel.

Il s’inscrit dans le mouvement des Nouveaux Réalistes, mais avec une tension constante avec le spectaculaire, l’automatisme et la maîtrise technique. Son œuvre brouille les frontières entre art, artisanat, industrie et performance.

César, sculpteur des métaux

César Baldaccini, connu sous le nom de César, est né à Marseille en 1921. Dès son enfance, César est reconnu comme un prodige. Doté d'un talent inné pour le dessin, il a d'abord étudié le dessin puis la sculpture aux Beaux-Arts de Marseille.

Il poursuit sa formation à Paris et développe un intérêt pour la sculpture moderne : entre autres Brancusi, Picasso, Matisse et Giacometti.

Il réalise ses premières œuvres en fer, matériau facile à manipuler et peu coûteux. À cette époque, chaque œuvre de César était unique, il les travaillait et soudait lui-même dans la matière d'origine.

En 1961, César expérimente les Compressions dirigées. Les éléments à compresser sont soigneusement sélectionnés en fonction de leur forme et de leur couleur, puis pesés.

Sur le modèle des compressions de voiture, il décline le processus de Compression aux bijoux, qui suscitent aujourd’hui un vit intérêt sur le marché des enchères. Pour répondre à ce processus créatif, il réalise aussi plusieurs sculptures intitulées Expansions.

Elles ont l’apparence d’une tache de peinture épaisse qui aurait coulé sur le sol, et qui n’a pas fini de s’étendre. Durant sa carrière, il collabore et côtoie de nombreux artistes, il donnera notamment l’idée à Claude Victor Boeltz du bronze éclaté.

Il est exposé partout dans le monde, et connaît un fort succès de son vivant.

César Baldaccini meurt à Paris, âgé de 77 ans.

Focus sur Expansion n°2, 1970

Cette œuvre est réalisée en mousse de polyuréthane teintée, et coulée en expansion libre. Ses dimensions sont variables, selon la coulée et la prise. Elle fait partie de la première grande phase d’Expansions réalisées entre 1967 et 1974, et est présentée sur un socle bas ou nu (César refuse le piédestal traditionnel).

La masse est organique, informe, lisse et molle, à l’aspect visqueux et figé, comme arrêté en plein débordement. La couleur est uniforme (souvent beige, ivoire ou teintée d’or ou d’argent), qui donne un caractère ambivalent entre nature et artifice.

L’œuvre évoque tour à tour une matière vivante, une substance chimique, un organe voire une sculpture baroque fondue. Il utilise une mousse à deux composants, coulée directement sur le sol ou un support, sans moule ni retouche.

L’expansion se fait en quelques secondes, le geste est unique, irréversible et semi-contrôlé. L’artiste oriente la coulée mais la forme résulte du comportement physico-chimique du matériau ; c’est une sculpture-évènement.

Parfois teintée ou recouverte de résine durcie pour fixer la forme et lui donner un effet visuel lisse, presque laqué. La remise en cause de la sculpture classique est radicale : pas de volume fermé, pas de socle et pas de modelage manuel.

L’œuvre s’inscrit dans l’instant, comme une performance matérialisée, le public voit ce que la matière a produit et non ce que la main a construit. César fait ici une critique ironique de l’objet d’art précieux : la mousse expansive devient matière artistique à part entière, sans hiérarchie.

Il fait écho à travers cette œuvre aux idées du Nouveau Réalisme, avec des matériaux industriels, un geste brut et une présence immédiate.

Cette série des Expansions assoit la notoriété de César dans les années 1970, aux côtés d’Arman ou de Spoerri. Il exerce une influence perceptible sur des artistes post-minimalistes ou conceptuels en explorant le lâcher-prise, la matière en mouvement et le hasard formel.

Sa signature

Les œuvres de César ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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