Cote et valeur des oeuvres, dessins, peintures de Jean-Baptiste Camille Corot

Maître de la scène naturelle et source d'inspiration pour les impressionnistes, Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875) a apporté un renouveau au genre paysagiste traditionnel. En tant que grand voyageur, cet artiste à réussit à se libérer des enseignements de l'École des Beaux-Arts afin de peindre la nature de manière plus authentique. 

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Cote et valeur de l’artiste

Jean-Baptiste Camille Corot a réalisé diverses œuvres, notamment des peintures, des aquarelles et des estampes. Il a principalement représenté des paysages de voyage, des portraits et des scènes de genre.

Ses vues d'Italie sont particulièrement recherchées aux enchères et peuvent atteindre plusieurs centaines de millions d’euros aux enchères.

En témoigne son huile sur toile Venise, vue du quai des Esclavons, adjugée plus de 6 millions d’euros chez Christie’s en 2018. 

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Style et technique de Corot

Corot, maître des valeurs artistiques, crée des paysages réalistes qui reflètent son respect pour la nature. Ses compositions équilibrent l'ombre et la lumière, avec un ciel légèrement gris et des figures humaines intégrées.

Il excelle également dans les portraits délicats, en particulier des femmes et des enfants. Corot utilise le dessin, notamment le graphite et le fusain, et explore la technique du cliché-verre.

À partir de 1850, il atteint une maturité artistique et crée des paysages poétiques inspirés de ses souvenirs.

La vie de Jean-Baptiste Camille Corot

Jean-Baptiste Camille Corot naît en 1796 est est issu d’une famille aisée demarchands de mode. Bien que son père ne soit pas favorable à sa passion pour la peinture, le jeune homme parvient finalement à obtenir une pension de sa part.

D’abord placé en apprentissage chez des drapiers, il n’apprécie pas son travail et suit des cours du soir en dessin à l’Académie Suisse, quai des Orfèvres. Ce sont ces enseignements qui le poussent à se consacrer pleinement à la peinture.

Très vite, Corot intègre l'atelier d'Achille-Etna Michallon, spécialisé dans les paysages historiques. Le jeune artiste entame ainsi la première partie de sa carrière en tant que peintre itinérant en Italie.

Grâce à l’aide financière de ses parents, il loue un studio quai Voltaire dont il fait son atelier. Il apprend les principe néoclassiques et suit les conseils de Michallon qui l’encourage à peindre en pleine nature. À la mort de son premier maître, il continue à se former aux côtés de Jean-Victor Bertin.

Son intérêt pour la nature le conduit à peindre dans la fôret de Fontainebleau, et plus particulièrement dans le village de Barbizon, qui donnera son nom à l’école de peintres venus y travailler durant de nombreuses années.

Entre 1825 et 1828, Corot voyage dans différentes villes d’Italie, dont Naples, Rome et Venise. Il profite aussi de ces années productives pour sa peinture pour voyager en Auvergne, en Bretagne, en Provence et en Bourgogne afin de capturer le maximum de paysages possible.  

Quelques années plus tard, Jean-Baptiste Camille Corot fonde l'école de Barbizon. Il expose pour la première fois au Salon de 1835 un tableau intitulé Agar, conservé aujourd’hui au MET de New-York, illustrant un épisode de la Genèse.

Il faut attendre 1847 pour qu'il soit enfin honoré de la Légion d'honneur. En tant que fervent catholique, il mène une vie marginale par rapport à la société. Dans les années 1850, on estime que sa peinture atteint une certaine maturité : il se détache du paysage peint sur le motif.

Proche de Gustave Courbet, il peint avec lui à Saintes. Une exposition des œuvres réalisées pendant cette période réunissant 170 œuvres sera organisée, comprenant leurs travaux respectifs ainsi que ceux de deux autres artistes, Louis-Augustin Auguin et Hippolyte Pradelles.

Il est particulièrement connu pour avoir été victime de faussaires, avec environ 3 000 tableaux attribués à lui en circulation sur le marché, alors qu'il en a peint réellement moins.

Il finit sa carrière renommé et très célèbre, gagnant ainsi beaucoup d’argent. Connu pour être généreux, il a en effet acheté une maison à Honoré Daumier et donné de l’argent à Jean-François Millet, qui en manquait pour élever ses enfants.

Il meurt en 1875, un an après la première exposition des impressionnistes, où deux de ses élèves, Berthe Morisot et Pissarro, sont représentés.

Focus sur Le coup de vent, JBC Corot, Musée de Reims

Dans cette œuvre de Jean-Baptiste Camille Corot, tout semble vibrer sous le souffle puissant du vent. L’arbre, incliné, presque ployant, capture notre regard par sa force imposante, mais également par sa souplesse.

Il y a dans cette scène une tension palpable, presque dramatique, mais sans jamais basculer dans l’exagération.

Le ciel, chargé de nuages, laisse présager une tempête, mais Corot n’en fait pas un spectacle terrifiant. Il maintient un équilibre subtil entre l’agitation des éléments et la quiétude de la terre.

Les tons sourds, entre le gris et le brun, dominent cette composition. Corot, ici, ne cherche pas la lumière éclatante des ciels méditerranéens, mais plutôt une atmosphère douce et enveloppante.

Le sol, à la fois boueux et désertique, se confond presque avec le ciel, créant une continuité visuelle qui accentue l’impression d’immensité. On perçoit l’humidité dans l’air, une sensation de fraîcheur automnale qui se mêle à la rudesse des éléments.

Le personnage au loin, presque insignifiant face à la nature, semble absorbé par l’immensité du paysage. Loin d’être une simple figure d’appoint, cette silhouette humaine participe à l’histoire racontée par Corot.

Elle rappelle la petitesse de l’homme face à la nature, un thème cher à l’artiste qui, sans jamais sombrer dans le grandiose, réussit à évoquer avec délicatesse la puissance des éléments naturels.

L’arbre, quant à lui, devient presque un protagoniste, avec ses branches tourmentées, battues par le vent. Il incarne la résilience, cette capacité à tenir bon face aux forces extérieures, un thème que Corot explore subtilement, tout en simplicité.

Ce n’est pas tant un arbre que l’on voit, mais un symbole de la lutte silencieuse et continue de la nature.

Ainsi, Corot nous offre ici une vision à la fois réaliste et poétique d’un paysage soumis aux caprices du vent. La nature, brute, non idéalisée, prend toute sa place dans cette composition.

Loin des ciels éclatants ou des lumières chatoyantes, l’artiste opte pour une palette sombre, presque mélancolique, mais empreinte d’une profonde sérénité.

Gigapixel, Corot, Champ de blé dans le Morvan

La naissance de l’école de Barbizon

Ce tableau de Corot, avec sa nature vibrante et vivante, s’inscrit directement dans la mouvance qui allait donner naissance à l’École de Barbizon.

Ce groupe de peintres, dont Corot fut l’un des pionniers, chercha à capturer la nature dans son état le plus brut, loin des représentations idéalisées ou héroïques du paysage que proposait la peinture académique.

Ici, dans cette œuvre, on voit déjà les prémices de cette démarche : l’attention portée aux détails simples, à l’arbre battu par le vent, à la lumière diffuse d’un ciel chargé de nuages. Il n’y a pas de recherche de spectaculaire, mais plutôt une volonté de rendre justice à la beauté ordinaire des paysages du quotidien.

Barbizon, petit village niché au bord de la forêt de Fontainebleau, devint dans les années 1830 un lieu de rassemblement pour ces artistes désireux de peindre en plein air, directement confrontés à la nature. Corot, avec son approche sensible et intimiste du paysage, fut une source d’inspiration pour nombre de ces peintres.

Il ne se contentait pas d’observer la nature, il la vivait, ressentant son souffle, sa force tranquille, son caractère changeant. Dans cette œuvre, on perçoit cette recherche de sincérité, une volonté de montrer la nature telle qu’elle est, dans toute sa splendeur silencieuse.

L’École de Barbizon naît précisément de cette philosophie : peindre sans artifices, capturer l’instant, l’atmosphère, la lumière changeante.

Corot, par ses voyages dans la forêt de Fontainebleau et son amour pour les paysages ruraux, a joué un rôle majeur dans cette révolution picturale.

Il a ouvert la voie à une nouvelle manière de voir le monde naturel, plus proche, plus authentique, et profondément respectueuse de l’environnement qui l’entourait.

Sa signature

Les œuvres de Jean-Baptiste Camille Corot ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature:

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