Cote et valeur des tableaux, dessins, gravures de Arthur-Luiz Piza

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Cote et valeur de l’artiste

Peintre et graveur abstrait brésilien assez connu en Europe, Arthur-Luiz Piza connait une grande notoriété dès son vivant. Aujourd’hui, ses œuvres sont prisées sur le marché, notamment par les collectionneurs de son école. 

L’artiste garde donc une cote stable et enlevée, ses créations étant adjugées entre 10 et 113 550€ sur le marché des enchères. 

Ainsi, une œuvre signée Piza peut se vendre plus d’une demi-centaine de milliers d’euros, comme en témoigne son huile sur toile Reliefs, datant de 1982, adjugée 70 000€ en 2012, tandis qu’elle était estimée entre 10 000 et 15 000€, soit 700% son estimation basse.

Ordre de valeur allant du plus basique au plus prestigieux

Les œuvres et le style de l’artiste

Arthur-Luiz Piza propose à travers son œuvre une abstraction construite et un certain sens de la matière. Sa production se caractérise par une abstraction géométrique sensible, structurée autour de formes simples (triangles, cercles, ellipses, quadrilatères) dont la répétition, la variation et la modulation créent un rythme visuel presque musical.
Il élabore une langue plastique épurée, fondée sur la tension entre rigueur formelle et vibration de la surface.

Sa pratique se distingue par une attention particulière portée à la dimension tactile et texturée du support. A la fois à travers la gravure et à travers la peinture, Piza introduit une troisième dimension, à travers des procédés d’incision, de gaufrage, de collage ou d’assemblage, qui donnent à ses œuvres une présence presque sculpturale.

Il grave au burin et mène d’autres expérimentations techniques. Piza est formé à la gravure traditionnelle, et s’impose comme un maître du burin à partir des années 1950. Il développe une technique personnelle qui mêle intaglio, burin profond, gaufrage et encrage sélectif, ce qui fait de sa production de gravures une des plus complètes en termes de procédés techniques au sein de l’abstraction.

Son approche de la gravure repousse les limites du médium, au point de rendre certains tirages presque uniques. Sa palette hors de la gravure est restreinte : dans ses œuvres graphiques comme les collages ou les peintures, il privilégie une palette contenue, souvent réduite à quelques tons sourds (ocre, terre, rouge profond, gris ardoise, noir) travaillés en superpositions, décalages et transparences.

La couleur est au service de la forme, jamais décorative et toujours structurelle. Il construit par accumulation. Dans ses collages et reliefs peints, Piza compose par agencement modulaire, accumulant des éléments découpés, superposés, parfois cousus ou fixés par tension, selon une logique additive proche du tissage ou de l’architecture.

Chaque œuvre fonctionne ainsi comme une structure vivante, équilibrée entre ordre et déséquilibre. Piza accorde une importance cruciale à l’espace intersitiel, au vide et à la respiration entre les formes. Ce traitement méditatif du support donne à ses compositions une force contemplative, où le non-dit importe autant que la matière présente.

Qu’il s’agisse de gravure ou d’assemblage, le travail de l’artiste s’inscrit dans une temporalité du faire minutieuse et intériorisée, où chaque incision, chaque élément ajouté procède d’un acte quasi rituel.

L’artiste n’appartient pas à un groupe constitué mais dialogue implicitement avec les recherches de Gustave Singier, Jean Degottex, Vieira da Silva ou encore Günter Fruhtrunk. Il conserve une identité plastique propre, fondée sur la gravure et la matière, à la croisée de l’abstraction lyrique et de l’art concret.

La vie de Arthur-Luiz Piza

Arthur-Luiz Piza (1928 – 2017) est un artiste brésilien né à Sao Paulo, dans un contexte d’émergence de l’art moderne latino-américain. Il grandit dans un milieu ouvert aux arts, à une époque où les échanges entre l’Europe et l’Amérique du Sud sont particulièrement actifs sur le plan artistique.

Dès la fin des années 1940, il étudie auprès du peintre Antonio Gomide, une figure importante de la modernité brésilienne. Cette formation l’initie à la rigueur de la composition, à la structure du dessin et au dialogue entre formes et matières, qui sont des préoccupations qu’il conservera tout au long de sa carrière.

En 1951, il s’installe à Paris, où il suit des cours dans l’atelier de Johnny Friedlaender, un graveur d’origine allemande et un pédagogue influent. Cette rencontre marque un tournant pour l’artiste qui découvre la puissance expressive du burin et la possibilité de construire un langage non figuratif par la seule action de la ligne et de la matière.

Même s’il conserve des liens étroits avec le Brésil, Piza choisit de s’installer définitivement à Paris, où il intègre progressivement les réseaux de gravure contemporaine, des galeries d’art abstrait, et des cercles de collectionneurs européens.

Il participe à partir des années 1950 à de nombreuses biennales internationales (Tokyo, Venise…). Dans les années 1960-70, Piza est récompensé dans plusieurs salons internationaux de gravure, et ses œuvres sont acquises par des institutions prestigieuses. Cette reconnaissance institutionnelle le consacre comme l’un des grands graveurs abstraits du XXème siècle.

À partir des années 1970, il élargit son vocabulaire à d’autres médiums (collages, reliefs muraux, sculptures de petit format) sans jamais tourner le dos à la gravure. Il développe une œuvre protéiforme, fondée sur l’expérimentation matérielle et la construction poétique de la forme.

Son parcours illustre une hybridation féconde entre culture brésilienne et tradition européenne, où l’on trouve à la fois la rigueur constructiviste de l’art concret et une sensibilité propre au baroque sud-américain, discrètement présente dans les tensions entre forme, rythme et espace.

Arthur Luiz-Piza poursuit aujourd’hui sa carrière entre Paris et Zurich, tout en exposant régulièrement au Brésil. Il meurt en 2017 en laissant derrière lui une œuvre dense et rigoureusement construite, qui continue d’être redécouverte par les institutions et les collectionneurs.

Segmentation du marché et cote de l’artiste

Arthur Luiz-Piza occupe une place discrète dans le marché de l’abstraction d’après-guerre. En tant qu’artiste-graveur majeur, reconnu pour sa maîtrise technique et la cohérence de son langage plastique. Il est valorisé au sein du marché des artistes abstraits géométriques et matiéristes, avec d’autres comme Soulages dans sa dimension gravée ou Degottex.

Une segmentation médiuminique claire s’opère chez Piza. Ses gravures au burin (techniques mixtes en taille-douce, gaufrage, aquatinte) constituent le segment principal de son marché, avec des lots très prisés des collectionneurs. Ses collages et reliefs en papier ou toile constituent en segment en expansion, à l’intersection de l’art concret et de l’art textile, apprécié pour sa dimension poétique et tactile.

Ses peintures et œuvres uniques sont plus rares sur le marché et font l’objet d’une demande croissante, notamment dans les foires de design et d’art contemporain où l’abstraction sensible trouve un public élargi.

Ses gravures signées et tirées à petit nombre sont adjugées entre 300 et 1 500€, selon la technique, la date et la complexité du tirage. Les œuvres avec gaufrage ou techniques mixtes peuvent dépasser les 2 500€. Les reliefs et collages uniques peuvent quant à eux être adjugés entre 15 000 et 20 000€ selon la provenance et l’état de conservation.

Les œuvres issues d’expositions muséales ou de collections privées documentées (notamment suisses, brésiliennes ou françaises) bénéficient d’un premium de valorisation qui est renforcé par la rareté des pièces disponibles sur le second marché.

La clientèle cible reste des collectionneurs spécialisés en gravure moderne et contemporaine, des amateurs d’abstraction sensible et de recherches matérielles, mais aussi des institutions muséales et bibliothèques spécialisées en estampes.

Le marché latino-américain est également attentif à ses racines brésiliennes, avec un regain d’intérêt pour les artistes expatriés. La cote de l’artiste est stable, soutenue par un corpus cohérent, peu spéculatif et par une diffusion maîtrisée.

Le potentiel de revalorisation est revu à la hausse dans le contexte du renouveau de l’intérêt pour les arts du papier, les techniques mixtes non-figuratives et les figures transatlantiques de l’abstraction. Sa visibilité institutionnelle croissante appuie aussi une relecture patrimoniale en cours, favorable à un repositionnement sur le haut marché graphique.

Sa signature

Les œuvres de Arthur-Luiz Piza ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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