Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Nathalie Gontcharova

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Cote et valeur de l’artiste

Artiste majeure de l’avant-garde russe, Natalia Gontcharova s’impose rapidement comme une valeur sûre du marché de l’art. Recherchées par les collectionneurs du monde entier, les œuvres de l’artiste affichent une cote élevée qui ne cesse de croître.

De ce fait, une œuvre signée de Gontcharova peut atteindre des dizaines de milliers d’euros aux enchères, en témoigne sa peinture Espagnole, datant de 1916, adjugée 6 538 470 € en 2010. Ses œuvres sont rares sur le marché, ce qui laisse supposer des records d’enchères à venir.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Les œuvres et le style de l’artiste

Natalia Gontcharova est proche des mouvements rayonniste et futuriste, s’inscrivant dans le sillage des expressionnistes allemands et notamment du groupe Die Blau Reiter.

Les influences exercées sur ses œuvres sont cependant multiples, elle y ajoute quelque chose de plus personnel et inhérent à son identité artistique, n’ayant jamais dit elle-même qu’elle s’inscrivait dans un courant particulier.

Elle produit des dessins, peintures mais aussi des sculptures ; bien que l’on en répertorie seulement une présentée aux enchères. Formée à la peinture académique à Moscou, elle s’en détache rapidement et radicalement afin d’élaborer un langage pictural libre et expérimental.

Son style intègre et combine les icônes russes, l’art populaire, le néo-primitivisme, le cubo-futurisme et le rayonnisme, tout cela dans une dynamique hybride et évolutive. Elle revendique une peinture enracinée dans la culture russe, mais ouverte aux avant-gardes européennes.

Gontcharova travaille principalement à l’huile sur toile, mais aussi sur bois, textile et papier, souvent avec une matière dense, brossée et non lissée, laissant voir le geste. Elle utilise une palette franche, posée par mases ou traits brisés, parfois à la limite de l’abstraction.

L’artiste refuse les finitions lisses et veut sa peinture vivante, heurtée, impulsive et changée de rythmes visuels et d’une énergie brute. Elle s’inspire largement des icônes orthodoxes, de l’art naïf, des broderies, des enseignes rurales et des fresques murales.

Elle adopte ces différentes formes dans un vocabulaire plastique nouveau, entre stylisation extrême et une figuration fragmentée. Son approche est à la fois archaïsante et moderne, en dialogue avec le folklore et les esthétiques d’avant-garde.

Natalia Gontcharova confonde le rayonnisme avec Larionov en 1912, qui cherche à représenter l’énergie émanant des objets plutôt que leur forme. Le cubisme et le futurisme exercent une influence notable sur l’artiste, qu’elle fusionne dans des compositions éclatées et dynamiques qui multiplient les points de vue.

Elle revendique un art de rupture, de choc visuel et de libération plastique. Gontcharova travaille également pour le théâtre (décors et costumes, notamment pour les ballets de Diaghilev) mais aussi le textile, l’illustration et l’affiche, dans une vision totale de l’art.

Son style graphique, structuré et coloré s’adapte aux supports variés sans perdre sa force d’expression. Elle associe toujours forme, rythme et contenu symbolique, quelle que soit la discipline.

Natalia Gontcharova, le futurisme entre Moscou et Paris

Natalia Sergueïvena Gontcharova (1881-1962) est une artiste futuriste russe.

Elle naît dans la région de Toula et est issue d’une famille noble russe. Elle développe un intérêt pour l’art dans son enfance grâce aux icônes de dévotion orthodoxes.

Elle choisit de partir à Moscou pour étudier la peinture auprès de Constantin Korovine, et la sculpture aurpès de Paul Troubetskoy. Elle choisira de se consacrer exclusivement la peinture après avoir rencontré son futur mari, Michel Larionov, lui aussi peintre.

Elle s’inspire d’abord des icônes, puis s’intéresse au cubisme. Cherchant encore sa voie, elle expérimente aussi le futurisme, qui convient davantage à la compréhension de son œuvre, puis le rayonnisme (avec lequel le rayonnisme entretient beaucoup de points communs).

Gontrachova expose ses œuvres au Salon d’Automne dès les années 1910, grâce au concours des époux Delaunay.

Dans les années 20, l’artiste travaille pour les décors de ballets et de théâtre entre Paris et la Suisse.

Elle intègre par la suite pleinement l’École de Paris jusqu’à l’après-guerre, où Larionov et elle sont oubliés par le public et la critique.

L’artiste meurt à Paris en 1962.

Focus sur Les Lavandières, Natalia Gontcharova, vers 1911

Les Lavandières est un tableau de Gontcharova réalisé à l’huile sur toile sur un format moyen à grand selon les versions. Il représente des femmes lavant le linge dans une rivière, qui sont représentées en pleine action, par groupes.

L’œuvre dépeint une scène de la vie paysanne russe, qui est un thème central dans l’art de Gontcharova à cette période. Les lavandières sont représentées en train de travailler, dans une composition dynamique et fragmentée loin de toute idéalisation romantique.

Elle revendique ici un « art national », populaire et enraciné dans les traditions et les gestes simples, en rupture avec l’art aristocratique ou académique. Les corps sont massifs, schématisés et presque sculptés, avec des visages traités de façon synthétique.

L’espace est aplati et les perspectives abolies : tout est placé frontalement, dans une logique proche des icônes ou des images populaires. Le dessin est énergique, et cerné avec une volonté de monumentalité dans le quotidien.

Les couleurs qu’elle utilise sont vives et pures (rouges, blancs, ocres, noirs) souvent juxtaposées dans modelé ni dégradé. La peinture est appliquée en aplats francs, sans illusionnisme et avec une surface vibrante et rugueuse.

L’ensemble créé une impression de force physique et de présence directe quasi primitive. Les Lavandières ne se contente pas de documenter une scène de genre, mais exalte la puissance du travail féminin et la vigueur d’un monde rural autonome.

Il s’agit d’une réponse aux avant-gardes occidentales, un manifeste pictural russe qui est à la fois archaïque et novateur. L’œuvre porte la marque d’une volonté de réappropriation culturelle et affirme la valeur artistique des formes populaires oubliées.

Ce tableau est central dans son cycle sur la paysannerie russe, et est exposé dans les premières expositions du groupe La Queue d’Âne (Valet de carreau) à Moscou. Il incarne parfaitement son style néo-primitiviste, avant sa transition vers le cubo-futurisme et le rayonnisme.

Il est aujourd’hui reconnu comme une œuvre-clé dans l’histoire de l’avant-garde russe, se plaçant entre tradition redéfinie et modernité combattante.

L’empreinte de Natalia Gontcharova sur sa période

Natalia Gontcharova marque durablement son temps par sa production artistique conséquente qui a traversé les changements artistiques de la première moitié du siècle. Elle est connue par le public français, ses œuvres ont beaucoup de succès aux enchères et sa cote ne cesse de monter.

Certaines de ses œuvres sont conservées dans des musées, mais les collectionneurs privés jouent le plus grand rôle dans la préservation de son œuvre.

Sa signature

Les œuvres de Natalia Gontcharova ne sont pas toutes signées.

Même s’il y existe des variantes, voici un premier exemple de sa signature :

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