Cote et valeur des tableaux, dessins, peintures de Hortense Haudebourt Lescot

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Cote et valeur de l’artiste Hortense Haudebourt Lescot

Hortense Haudebourt Lescot est une artiste connue des amateurs de toiles néoclassique et de portraits. À présent, les prix de ses œuvres augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses huiles sur toile sont particulièrement prisées, surtout par les acheteurs français, et le prix auquel elles se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 70€ et 65 000€, un delta important mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En 2012, son huile sur toile Autoportrait à la palette a été vendue à hauteur de 65 000€, tandis qu’elle était estimée entre 5 000 et 6 000€. Sa cote est en hausse.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Hortense Haudebourt Lescot

Hortense Haudebourt Lescot (1784 – 1845) est une peintre française connue pour ses scènes de genre et ses portraits au tournant du XIXème siècle. Elle étudie auprès de Guillaume Guillon Lethière, peintre néoclassique d’origine guadeloupéenne, qui l’initie à une pratique rigoureuse du dessin et de la composition.

Elle est très influencée par le néoclassicisme dans la structure de ses œuvres, avec un goût prononcé pour l’anecdote et la vie quotidienne hérité des peintres de genre. Elle développe un style personnel qui fusionne précision académique et vivacité narrative.

Son dessin est solide, précis, souvent exécuté d’après nature ou sur le vif lors de ses séjours à l’étranger. Elle utilise fréquemment les compositions en frise, avec une mise en scène frontale, comme un petit théâtre d’intérieur ou de rue.

Ses cadres sont resserrés et la construction de l’espace pictural est assez classique : elle privilégie la clarté de la lecture et la disposition équilibrée des figures. Sa palette est lumineuse, avec des tons clairs, délicats et nuancés, et un usage subtil de la couleur locale.

Elle travaille avec des effets de clair-obscur discrets mais efficaces pour modéliser les corps et donner du relief aux scènes, montrant aussi un goût pour les textures variées (soies, dentelles, pierres et étoffes paysannes), qui sont rendues avec une grande virtuosité technique.

Elle montre une prédilection pour les scènes de genre italiennes, notamment des scènes de la vie populaire romaine ou napolitaine, inspirées de son séjour à Rome. Sa peinture est narrative, souvent souriante ou attendrie, qui met en avant des figures féminines, des enfants, musiciens et artisans.

Hortense Haudebourt Lescot sait allier le pittoresque et l’élégance, avec une volonté de représentation vivante plutôt qu’idéalisée. Dans ses portraits, elle porte une attention particulière aux détails vestimentaires et à l’expression des visages, avec une touche de psychologie.

Elle utilise l’huile sur toile comme médium principal, mais aussi pratique du dessin préparatoire et de la peinture sur panneau. Son savoir-faire technique est hérité de l’enseignement académique, mais adapté à des formats plus modestes et des sujets plus intimes.

Les surfaces sont lisses, soignées avec un faible empâtement, puisqu’elle recherche la netteté plus que la matière.

La carrière de Hortense Haudebourt Lescot

Hortense Haudebourt Lescot (1784 – 1845) est une peintre française active sous l’Empire et la Restauration. Son nom complet est Antoinette Cécile Hortense Haudebourt, elle ajoutera Lescot après son mariage.

Élève de Guillaume Guillon Lethière, directeur de l’Académie de France à Rome, elle suivra ses enseignements rigoureux. Ce dernier l’encouragera à développer un art à la fois classique et vivant, avec un ancrage fort dans l’observation du réel.

Elle part vivre à Rome en 1808 : son séjour dure plusieurs années et sera fondamental dans sa carrière. Elle y découvre la vie populaire italienne, qui devient sa principale source d’inspiration, et fréquente la colonie artistique romaine et côtoie d’autres artistes français, mais développe un style très personnel.

Rome devient pour elle un laboratoire vivant : elle peint sur le motif, dans les rues, les marchés et ateliers. Elle revient à Paris et commence à exposer au Salon dès 1810, où elle reçoit un bon accueil critique.

Elle se spécialise dans les scènes de genre italiennes, très appréciées sous la Restauration. Elle obtient plusieurs commandes officielles, dont des portraits et des tableaux historiques de petit format, et devient une artiste reconnue, malgré la rareté des femmes admises au Salon à cette époque.

En 1827, elle est nommée peintre officielle de la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe. Cette reconnaissance institutionnelle confirme son statut dans le milieu artistique parisien.

Elle participe aussi à la formation de jeunes artistes, notamment des femmes, et épouse l’architecte Louis-Pierre Haudebourt -Lescot, d’où l’adoption de son nom complet.

Elle meurt à Paris en 1845, âgée de 60 ans, après une carrière discrète mais cohérente. Elle est aujourd’hui redécouverte pour sa qualité d’exécution, son regard humaniste et son rôle pionnier parmi les femmes peintres voyageuses.

Focus sur Jeune fille jouant de la guitare, vers 1820

Jeune fille jouant de la guitare est une huile sur toile peinte vers 1820 de format moyen, typique des scènes de genre, conservée au musée du Louvre dans les collections permanentes. Elle la réalise à son retour de Rome, après son immersion dans la culture populaire italienne.

Elle représente une jeune femme assise, concentrée et jouant d’une guitare à six cordes. Le décor est simple mais évocateur, représentant un intérieur bourgeois dépouillé avec quelques éléments décoratifs, rideau et chaise rustique.

La lumière est douce, latérale, qui éclaire le visage et les mains de la musicienne. Des objets annexes sont présents dans la composition (partition, étoffe, vase) apportant un supplément narratif discret.

Le dessin est soigné, aux contours nets, typique d’une formation académique. Sa palette est lumineuse et harmonieuse (camaïeux d’ocre, de rose, de beige et de brun) créant une atmosphère feutrée.

La touche est fine, lissé et sans empâtement, avec une grande attention portée aux textures (tissus, bois, peau). Elle fait un usage modéré mais subtil du clair-obscur afin de modéliser les volumes sans dramatisation.

Le thème de la jeune fille musicienne est choisi afin de valoriser la sensibilité féminine et des arts d’agrément dans la tradition néoclassique. L’image suggère la concentration, la solitude heureuse, voire un moment suspendu.

Il n’y a pas d’anecdote marquée mais un sentiment de familiarité. L’artiste mêle portrait individuel et scène de genre, puisque la jeune fille devient le centre d’un monde intérieur. L’œuvre est représentative du virage intimiste de la peinture post-napoléonienne, et témoigne de la capacité d’Haudebourt-Lescot à peindre la féminité sans mièvrerie, avec une dignité tranquille.

On peut rapprocher cette œuvre des portraits d’intérieur de Marguerite Gérard ou Élisabeth Vigée le Brun, mais avec un ancrage plus réaliste. Le tableau incarne un art raffiné, accessible et sensible, à la croisée de l’observation et de l’élégance.

Reconnaître la signature de l’artiste

Hortense Haudebourt-Lescot ne signe pas nécessairement ses œuvres. Il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

Connaître la valeur d’une œuvre

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