Cote et valeur des dessins, estampes, sculptures de Käthe Kollwitz

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Cote et valeur de l’artiste Käthe Kollwitz  

Käthe Kollwitz est une artiste connue des collectionneurs d’expressionnisme allemand. À présent, les prix de ses créations augmentent au marteau des commissaires-priseurs.

Ses dessins sont particulièrement prisés, surtout par les acheteurs allemands, et le prix auquel ils se vendent sur le marché de l’art s’échelonne entre 200€ et 1 081 400€, un delta important mais qui en dit long sur la valeur qui peut être attribuée aux œuvres de l’artiste.

En 2022, un dessin à la craie couleur, Pièta, datant de 1903 a été vendue à hauteur de 1 081 380€, tandis qu’elle était estimée entre 200 000 et 250 000€. Sa cote est en hausse.

Ordre de valeur allant d’une œuvre simple à la plus prestigieuse

Style et technique de l’artiste Käthe Kollwitz         

Käthe Kollwitz est une artiste majeure du tournant du XXème siècle, connue pour son œuvre profondément humaniste. Elle déploie dans son œuvre une maîtrise exceptionelle du dessins, mais aussi de la gravure, de la lithogrpahie et de l’eau-forte, souvent réhaussées de pointe sèche ou d’aquatinte.

Elle développe une écriutre graphique expressive, aux contours sombres, aux lignes vibrantes et aux valeurs puissamment contrastées. Elle réalise aussi quelques sculptures, surtout à la fin de sa carrière, mais reste avant tout une artiste du dessin.

Son style est figuratif, au réalisme intense, mais transcendé par une forte charge émotionnelle et une simplification des formes. Il y a peu d’arrière-plan ou de détails anecdotiques dans ses œuvres, tout est concentré sur le visage, le geste et l’expression afin de saisir l’essentiel.
Elle met en valeur des zones d’ombre, des jeux de clairs-obscurs très marqués, qui traduisent la gravité morale de ses sujets. Les personnages que Käthe Kollwitz représente sont souvent pauvres, endeuillés ou accablés, mais toujours dépeints avec une grande dignité.

Elle s’attarde particulièrement sur la condition des femmes, des enfants, des ouveriers et des victimes de guerre. L’émotion est au cœur de sa démarche, mais jamais pathétique. Elle vise une forme de compassion lucide et sans exagération.

Kollwitz utilise la gravure comme un outil de dénonciation des injustices sociales, de la misère urbaine et des conflits armés. L’œuvre est souvent conçue en séries, comme La guerre (1922 – 23), La révolte des tisserands (1893 – 1897) ou La mort (1934 – 1937).

Elle développe ainsi une esthétique de l’éthique : le style est toujours mis au service d’un contenu politique ou humain. Elle est influencée par Goya, Menzel, Leibl, mais également par la pensée socialiste et pacifiste de son temps.

L’artiste reste à distance de l’expressionnisme allemand pur, préférant un réalisme symbolique, grave et retenu. Sa technique évolue assez peu pendant sa carrière, mais elle parvient à l’approfondir et à l’épurer, établissant son propre langage artistique.

La carrière de l’artiste et l’univers de Käthe Kollwitz      

Käthe Kollwitz (1867 – 1945) est une artiste allemande engagée. Née Käthe Schmidt à Königsberg, en Prusse orientale (dans l’actuelle Kalingrad), elle est la fille d’un maître-maçon socialiste et d’une mère issue d’unmilieu religieux luthérien. Elle subit donc une double influence politique et spirituelle.

Elle est formée très jeune au dessin et à la gravure, dans des écoles privées pour femmes, à Berlin puis Munich, à une époque où les femmes n’avaient pas accès aux académies. Elle épouse en 1891 le médecin Karl Kollwitz, avec qui elle habite dans un quartier ouvrier de Berlin.

La dessinatrice s’inspire très rapidement de la misère sociale qu’elle observe autour d’elle. Elle est reconnue pour la première fois avec La Révolte des tisserands, une série de gravures inspirée d’une pièce de Gerhart Hauptmann.

En 1919, elle devient la première femme élue à l’Académie des arts de Prusse, ce qui était un évènement exceptionnel à l’époque. Sa vie personnelle est marquée par la guerre et les deuils. Elle perd son fils Peter pendant la première guerre mondiale en 1914. Cet évènement tragique constituera une expérience décisive dans sa trajectoire artistique et humaine.

Elle devient une figure du pacifisme, engagée contre la montée du fascisme. Elle refuse de célébrer le militarisme ou l’héroïsme, et préfère figurer la douleur, la perte et la mémoire, notamment dans ses œuvresmémorielle comme le monument aux parents en deuil à Dixmude.

Käthe Kollwitz sera active une bonne partie de sa vie dans les milieux socialistes, antimilitaristes et féministes allemands. Elle subit la censure sous le régime nazi, qui la contraint au silence et à l’exclusion de toute fonction publique.

Elle continue malgré cela à produire des œuvres puissances, souvent à travers le dessin ou la lithographie, en retrait mais sans renoncer à ses convictions.

Trois ans avant sa mort, en 1942, elle perd son petit fils, lui aussi mort au combat. Elle décèdera en avril 1945, quelques jours avant la fin de la Seconde guerre mondiale. Son œuvre est aujourd’hui reconnue comme fondatrice pour l’art engagé du XXème siècle, à la croisée de l’expression artistique et du témoignage historique.

Focus sur Die Mutter, 1922, Käthe Kollwitz

L’œuvre Die Mutter est une gravure datant de 1922 – 23, issue de la série ou du cycle Der Krieg (la guerre), une série de sept estampes consacrées aux conséquences humaines de la Première Guerre mondiale.

L’œuvre montre une mère assise, recroquevillée, serrant ses enfants contre elle, dans une posture de protection, de peur et de repli. La composition est très resserrée, sans arrière-plan. L’espace est saturé par les corps, enchevêtrés, comme pour exprimer l’urgence et l’étouffement.

La figure maternelle est monumentale et anguleuse, dominant la composition comme un bloc sombre, presque sculptural. Il y a un contraste fort entre les zones d’ombre et les rares éclats de lumière, créant ainsi une tension dramatique dans l’image.

Le trait est nerveux, appuyé et très expressif. L’émotion est traduite par la densité du noir et le travail sur les volumes. La mère incarne ici l’instinct de survie, la douleur sourde et l’anxiété d’une époque ravagée.

Kollwitz ne représente pas le champ de bataille mais ses effets intimes, silencieux et invisibles. L’œuvre évoque à la fois la Pietà chrétienne, la maternité universelle mais aussi l’épuisement moral d’une génération. C’est aussi une référence à la perte de son fils Peter.

Kollwitz refuse explicitement l’héroïsme ici, puisqu’il n’y a pas de drapeaux, pas de soldats ni de nombles combats. La série Der Krieg est un réquisitoire silencieux mais implacable, un œuvre de deuil et de résistance morale.

Cette estampe est devenue une image iconique du pacifisme allemand de l’entre-deux guerres. Elle est reproduite dans de nombreux ouvrgaes, expositions et affiches militantes. Elle reste aujourd’hui un symbole visuel de la mémoire de la première guerre mondiale, rejoignant la démarche d’artistes comme Otto Dix, Max Oppenheimer ou Oskar Kokoschka.

Reconnaître la signature de l’artiste

Käthe Kollwitz ne signe pas nécessairement ses œuvres. Il peut exister des copies, c’est pourquoi l’expertise reste importante.

Connaître la valeur d’une œuvre

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